Archives de Tag: éducation

Le savoir, obscur objet du désir

Les formations à distance se sont imposées du fait de la crise sanitaire. Mais si l’on en croit l’essai sur L’École de la vie (Flammarion, 2020), du philosophe Maxime Rovere, rien ne remplace la mise en présence des corps dans l’apprentissage.

Cette chronique est parues dans Management (n° 291, janvier 2021). Toujours dans cette rubrique, retrouvez en prime l’art de manager comme L’homme de cour de Baltasar Gracián.

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Bonheur d’apprendre et d’enseigner : numéro spécial de Sciences Humaines !

Le magazine Sciences Humaines consacre l’un de ses Grands Dossiers (mars-avril-mai 2020) à l’école, au « bonheur d’apprendr, d’enseigner », et aux innovations pédagogiques. J’ai eu le plaisir de faire un point sur quelques initiatives menées conjointement par des professeurs, des collégiens ou encore des lycéens.

Un grand merci à toutes et tous pour leurs témoignages. Rendez-vous en sur le site de Sciences Humaines pour lire plus d’articles consacrés à l’éducation, à l’enseignement et à la pédagogie.

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La grammaire des nourrissons

Cet article est paru dans Sciences Humaines (n° 316, juillet 2019)

Dans une étude récente, des chercheures ont exposé des nourrissons à des images. Chacune était associée à une série de sons différents, mais toujours construits selon la même structure syllabique. Ainsi, les bébés voyaient le dessin d’un poisson et entendaient un mot de type AAB (imaginez quelque chose comme « kikila » ou « rouroudo »). Ou bien le dessin était celui d’un lion et le mot était de type ABA (« kilaki », « roudorou »). Les syllabes utilisées changeaient tout le temps, mais la règle de construction et d’association restait toujours la même… jusqu’à ce que les chercheures trichent.

Elles associent par exemple un mot ABA à l’image d’un poisson. Étudiant la réaction des bébés à l’aide d’électroencéphalogramme, elles ont constaté que ces derniers exprimaient alors une forme d’incompréhension. Cela indique que les nourrissons ont réussi à repérer les structures AAB et ABA et à les associer chacune à un stimuli précis. Cette capacité de symbolisation semble être une spécificité humaine. Les autres primates, s’ils ne sont pas dépourvus de formes de langage, semblent avoir plus de mal que nous à discerner l’esprit de la lettre…

Claire Kabdebon et Ghislaine Dehaene-Lambertz, « Symbolic labeling in 5-month-old human infants », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol 116, n° 12, mars 2019.

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L’école n’adoucit pas toujours les mœurs

Cet article est paru dans Sciences Humaines (n° 316, juillet 2019)

L’affaire semble entendue : une bonne éducation réduit les risques qu’un enfant bascule dans la violence. Et pourtant… De nombreux terroristes, voire des génocidaires, ont bénéficié d’une bonne instruction ou d’un haut niveau d’étude. C’est ce paradoxe, constaté depuis longtemps, qui a poussé trois chercheurs norvégiens à faire un bilan des liens entre éducation et violence politique. Membres du Peace Research Institute d’Oslo, ils ont passé en revue – et à l’aune d’outils statistiques – 42 études publiées entre 1996 et 2016, soit l’essentiel des travaux récents sur le sujet.

Cette première revue systématique de la littérature permet d’accréditer ce qui n’avait pas été formellement démontré : oui, investir dans l’enseignement et l’éducation, et donc dans l’école, permet généralement de lutter contre la violence et de promouvoir la paix. C’est un facteur d’autant plus intéressant qu’il est l’un des rares sur lesquels un gouvernement a une prise directe, insistent les chercheurs. Pour autant, cela ne veut pas dire que l’éducation prémunisse absolument contre toute forme de violence ; la relation de ces deux termes est plus « complexe et multidimensionnelle » que cela. Lire la suite

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L’école : 2000 ans de débats !

« Le niveau baisse », « zéro pointé »… Critiquer notre système scolaire éducatif, on adore ça. Et ça dure depuis le XVIe siècle au moins. Mais, au regard de l’histoire, la situation est-elle si catastrophique ?

Cet article est paru dans Ça m’intéresse Histoirecliquez ici (n° 44, septembre – octobre 2017). Pour vous abonner en ligne, ! À lire pour aller plus loin : Histoire de l’école, maîtres et écoliers de Charlemagne à Jules Ferry, de Pierre Giolitto (éd. Imago, 2003)

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Nouvelle charge contre Françoise Dolto

Le psychologue Didier Pleux publie un essai sur la pédagogie que défendait Dolto, n’hésitant pas à pointer du doigt son parcours personnel pour critiquer ses idées. Polémique en vue.

Sur www.lyoncapitale.fr

Dolto_medium

La Déraison pure, c’est le titre choc du nouvel essai de Didier Pleux consacré à Françoise Dolto, paru ce mercredi 16 octobre. Cinq ans après un premier tir où il critiquait la conception de l’éducation de la célèbre pédiatre, ce psychologue entend réexaminer cette théorie à l’aune de la biographie, autrement dit juger si la vie de Françoise Dolto est en contradiction avec son œuvre ou si, à l’inverse, elle permettrait d’expliquer des prises de position que Didier Pleux juge déconnectées de la réalité éducative.

Question de méthode

Didier Pleux s’est principalement appuyé sur les dits et écrits de la psychanalyste, et sur sa correspondance. Tout est vérifiable et précisément référencé, bien que certaines sources soient contestées. Il se réfère notamment à l’Autoportrait d’une psychanalyste, paru en 1989 au Seuil, un ouvrage “attribué à tort à Dolto”, selon Élisabeth Roudinesco : “Il s’agit d’un enregistrement réalisé à la va-vite par deux psychanalystes, un mois avant sa mort alors qu’elle était sous assistance respiratoire. Elle dit n’importe quoi” (Elle, 11/10/13). Ce recueil est néanmoins dans toutes les librairies, édité sans mise en garde particulière ; et s’il reprend des propos qui en sont issus, Didier Pleux n’a rien inventé.

La méthode fait grincer des dents : l’auteur est accusé de juger la personne plutôt que son œuvre et de se livrer à un procès d’intention. Lire la suite

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Classé dans Histoire, Lyon Capitale, Philosophie, Psychologie, Société

Une femme licenciée d’un collège catholique pour avoir joué un rôle de « cougar »

Sur www.lemondedesreligions.fr

Elle ne voyait pas le mal, son employeur si. Véronique Bonazzola, assistante d’éducation au collège catholique Notre-Dame de la Tramontane, à Juan-les-Pins (Alpes Maritimes), a été licenciée après avoir joué une femme « cougar » dans un clip de rap, une quinquagénaire sexy et lascive dans les bras d’un jeune homme de 26 ans :

Actrice occasionnelle, elle a provoqué l’ire du directeur d’établissement. « Il a vu un soutien-gorge dans un jacuzzi aspergé de champagne et il s’est arrêté là « , ironise l’avocat de Véronique Bonazzola, Me Pierre Chami. La direction, elle, juge cette vidéo « incompatible au regard de la nature du travail de cette personne et du règlement intérieur ». Lire la suite

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Classé dans Internet, Religion, Société

Appel à projets : la philo dès la seconde

Sur www.philomag.com

CC / F. Jourde

Conformément à ce que Luc Chatel avait annoncé, le ministère de l’Éducation nationale vient de lancer un appel à projets pour introduire la philosophie au lycée dès la rentrée prochaine en classe de seconde.

Selon l’article du bulletin officiel, ces cours ont vocation à sensibiliser les lycéens à cette discipline, les préparer à l’analyse, au goût des notions exactes, au sens des responsabilités intellectuelles ; les aider à gagner en autonomie et à favoriser une orientation personnelle réfléchie… Lire la suite

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Philosopher avec des enfants ?

Sur www.philomag.com

Au cinéma, sur internet, dans les écoles… La philo à l’adresse des plus jeunes bat son plein en cette fin d’année.

L’association « Philolab » vient de mettre en ligne une note de synthèse : « Philosopher avec les jeunes ». En libre accès sur www.calameo.com, ce document présente une brève histoire des ateliers de philosophie pour enfants, une biographie assez complète sur le sujet, ainsi qu’une série de liens vers des sites internet spécialisés. Lire la suite

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Classé dans Philosophie, Société

L’autorité parentale en question

Sur www.philomag.com

« Il est plus difficile d’être parent aujourd’hui. On ne dispose plus de la transcendance propre aux sociétés hiérarchisées. » C’est l’idée qu’a défendue le philosophe Dominique Youf lors de son intervention aux assises de la parentalité et de la prévention, organisées par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), jeudi 6 mai en fin de matinée à l’Espace Reuilly (Paris). Directeur chargé de la recherche à l’école nationale de la protection judiciaire de la jeunesse, il a exposé une histoire de l’autorité parentale. Le modèle familial a selon lui connu une « rupture anthropologique » dans la seconde moitié du XXe siècle. « C’est un effet lointain des révolutions démocratiques en Europe ».

Avant, la famille était hiérarchisée, fondée sur la nature ou les commandements divins. Pour illustrer ce modèle, Dominique Youf se réfère à la distinction entre société politique et domestique dans le Politique d’Aristote (I, 7) : « L’administration d’une maison est une monarchie (une famille étant toujours sous l’autorité d’un seul), tandis que le pouvoir politique proprement dit est un gouvernement d’hommes libres et égaux. » Pas d’égalité au foyer en somme. Cette évidence d’une patria potestas ou puissance paternelle aura longtemps dominé les mentalités – le droit romain comme le code Napoléon par exemple.

« Cette autorité a disparu, poursuit Dominique Youf, car elle est était en contradiction avec le principe d’égalité. » À la suite des révolutions démocratiques en Europe, le pouvoir de commander du père ne va plus de soi. La question de la puissance des parents à l’égard des enfants se pose pour la première fois. S’appuyant sur le concept d’éducation chez Hanna Arendt, Dominique Youf estime que « l’autorité des parents reste cependant légitime, car l’enfant entre dans un monde qui lui est antérieur et dont il ne connaît pas les règles ». La figure du guide aurait ainsi remplacé celle du commandant. « Le plus étonnant, conclut-il, c’est que ça marche. »

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