Loin de se résumer à un courant musical, le punk incarne une façon de vivre et une liberté dont tout le monde peut s’inspirer, y compris… les managers ! Cette chronique est parue dans Management (n°307, février – mars 2023). À retrouver en kiosque ou en ligne. À lire pour aller plus loin : Penser avec le punk(PUF, 2022), de la philosophe, critique musicale et musicienne Catherine Guesde.
Les nouvelles technologies sont mobilisées pour préserver notre bien-être, mais cette “écoute” est à double tranchant, observe le philosophe Pierre Cassou-Noguès dans La Bienveillance des machines (Seuil, 2022). Cette chronique est parue dans Management (n° 306, décembre – janvier 2023), à découvrir en kiosque ou en ligne.
Avec l’arrivée de consultants d’un genre inédit, il souffle une inspiration nouvelle sur les entreprises. Leur mission : convertir manageurs et salariés en heureux disciples de Platon et de Montaigne. Cette enquête est parue dans Version Femina (n° 1077, semaine du 21 au 27 novembre 2022).
« Pour moi, le philosophe, c’était le vieux barbu sur la montagne », sourit Emiko Yamaguchi, responsable qualité, sécurité et environnement chez CVE, une société qui produit des énergies renouvelables à Marseille. Mais la consultante philosophe qu’elle contacte en 2019 n’a rien d’un ermite : Flora Bernard anime des forums et des conférences, face à des cadres parfois sceptiques, sur les grands enjeux philosophiques dans l’entreprise. Ce jour-là, elle interroge : « Suffit-il d’être vert pour être éthique ? » Et d’ailleurs, « Qu’est-ce que l’éthique ? » Les salariés débattent en petits groupes, Flora Bernard les invitant à noter leur définition. Emiko Yamaguchi est conquise. Cette expérience lui apprend que l’on peut vivre et agir, dans la vie et au travail, sans trahir ce que l’on est.
Une crise de sens
Il serait difficile, par exemple, de travailler dans une entreprise qui vante des solutions écologiques si, à la maison, on se moquait du tri ou de sa consommation énergétique… « On a besoin de cohérence », souligne Emiko Yamaguchi. « La question environnementale s’est imposée, les employés sont devenus soucieux de préserver leur vie privée et d’exercer un métier qui interroge autant le “pourquoi” que les manières de bien faire », estime le philosophe Ghislain Deslandes, auteur de À propos du management et d’un problème plus général (PUF, 2020).. Poussée par les salariés eux-mêmes, la philosophie d’entreprise a ainsi gagné en notoriété auprès des manageurs, confrontés à une crise de sens pour laquelle ils n’étaient pas formés. Comme d’autres, Emiko Yamaguchi s’est alors abonnée au site web Philonomist, consacré à une meilleure compréhension du monde du travail, avec des conférences, du conseil et un accompagnement sur mesure. Elle suit également les conférences en ligne de Julia de Funès, autrice de La Vie de bureau (J’ai lu, 2019), qui anime des débats en entreprises. Celles-ci, soucieuses de leurs responsabilités sociales et environnementales, s’interrogent de plus en plus sur le collectif ou l’art de diriger des troupes.
Battant en brèche l’idée de déterminisme et certaines thèses défendues dans le sillage des neurosciences, le philosophe Alfred Mele réhabilite le libre arbitre : nous bénéficierions bien d’une marge de manœuvre dans nos choix. Cette chronique est parue dans Management (n° 305, octobre – novembre 2022), à découvrir en kiosque ou en ligne. À lire pour aller plus loin : Le libre arbitre à l’épreuve de la science, d’Alfred Mele (Eliott éd., 2022)
Les entreprises à impact seraient de 10.000 à 15.000 en France, selon une étude BCG et Impact France, en partenariat avec Ipsos, pour un chiffre d’affaires estimé de 15 à 30 milliards d’euros. Si cet écosystème s’est professionnalisé, il peine encore à faire émerger des licornes, ces start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars. Les explications de Jean Moreau. Coprésident du mouvement Impact France, il est aussi cofondateur et dirigeant de Phenix, une appli mobile pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Jean Moreau : C’est une boîte fondée sur deux grands principes : avoir un impact social et environnemental positif, et un partage aussi équitable que possible de la richesse et du pouvoir entre les dirigeants, les salariés et les investisseurs. Historiquement, le réseau Impact France est issu du mouvement des entrepreneurs sociaux et de l’économie sociale et solidaire (ESS). Notre spécificité est d’avoir une approche moins statutaire que l’ESS, qui regarde surtout si vous êtes une coopérative, une mutuelle ou une association.
Nous nous intéressons d’abord à votre activité. De ce point de vue, même une entreprise comme Leboncoin a un impact globalement positif – en généralisant l’achat-vente entre particuliers, en privilégiant les marchés d’occasion plus écologiques, etc. Dans un autre genre, j’ai fondé Phenix, une application permettant d’acheter à prix bradé des invendus alimentaires sur le point d’être jetés. Notre but est de valoriser des modèles à la fois éthiques et tournés vers l’économie traditionnelle. C’est une ligne de crête difficile à tenir, mais qui nous aidera – je l’espère ! – à devenir dominants.
Difficile de faire une différence nette entre d’un côté une situation désagréable, dérangeante au quotidien, mais qui comporte des avantages, et d’un autre côté un environnement professionnel toxique, délétère, mettant notre santé en danger… Surtout quand les choses se dégrade progressivement – comme la grenouille de la parabole, nageant dans une marmite en train de chauffer, nous ne nous en rendons pas forcément compte avant qu’il ne soit trop tard… Dans un petit livre issu d’une conférence sur Le vivable et l’invivable (PUF 2021), les philosophes Judith Butler et Frédéric Worms nous aident à tracer une ligne de démarcation entre les deux.
Le conflit ukrainien a de lourdes conséquences sur l’économie mondiale et sur le marché de l’emploi. Si l’intérim n’est pas épargné, le secteur bénéficie pourtant encore de la bonne santé qui était la sienne avant la guerre. D’après la Direction des statistiques du ministère du Travail, le nombre d’intérimaires est passé d’environ 730.000 en janvier 2021 à près de 850.000 un an plus tard, alors que la crise sanitaire continuait de chambouler l’économie.
Pour se maintenir, un géant du secteur comme Adecco (23,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019) mise sur trois chantiers : le numérique, la formation et… l’ambition sociale. Le point avec Alexandre Viros, président France du groupe depuis septembre 2020.
Quelles évolutions du marché de l’emploi anticipez-vous à court et moyen terme ?
Alexandre Viros : Nous entrons dans une sorte de révolution permanente. Les postes et les métiers se transforment de plus en plus vite. Je ne parle pas seulement de la disparition d’emplois, dans l’industrie ou sur des chaînes de production, et de créations dans d’autres secteurs, comme l’informatique et le numérique.
Certes, cette dynamique est une réalité, mais on a trop tendance à occulter ce qui se passe entre ces deux pôles. Le métier que vous faites aujourd’hui existera sans doute encore dans cinq ou dix ans, mais vous ne ferez plus du tout la même chose. Votre emploi se sera transformé et vous mobiliserez d’autres savoir-faire et outils au quotidien.
Quand on vous dit blanc, vous comprenez bleu ? Vous avez l’impression de passer votre temps à vous battre pour faire entendre votre point de vue ? Quand vous écrivez un e-mail, vous avez toujours l’impression qu’on vous interprète de travers ? Rien de plus banal, d’après Dominique Wolton, spécialiste de la communication. Dans son dernier ouvrage, Communiquer, c’est négocier (CNRS éd., 2022), il s’intéresse à la nécessaire confrontation des points de vue et aux marges de manœuvre dont on bénéficie pour « se mettre d’accord plutôt que de se faire la guerre ».
Dominique Wolton est directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication et fondateur de la revue Hermès. Spécialiste des médias, de la politique ou encore des rapports entre sciences et société, il travaille aujourd’hui sur la mondialisation de l’information et de la communication.
Le dernier dossier de Sciences Humaines (n° 347, mai 2022) que j’ai dirigé est consacré au télétravail. À découvrir en kiosque ou en ligne !
Il n’y aura pas de retour en arrière. Après deux ans de télétravail imposé, des millions de Françaises et de Français ne souhaitent pas revenir chaque jour au bureau, sans pour autant plaider pour la généralisation du travail à domicile. Entre présentiel et distanciel, un nouveau modèle est en train de voir le jour.
Cette reconfiguration questionne plus généralement l’équilibre souhaité entre la vie privée – personnelle, familiale, sociale… – et les activités professionnelles, qu’il s’agisse de la gestion de carrière ou des moments que l’on veut passer entre collègues.
10 bonnes raisons de découvrir le dossier que j'ai dirigé sur le télétravail pour Sciences Humaines ⤵️ https://t.co/u9gKg0XyCq
Et si l’on s’inspirait des chants des oiseaux pour mieux gérer nos territoires et lieux de vie, notamment au travail ? C’est l’idée suggérée par la philosophe Vinciane Despret dans Habiter en oiseau (Actes Sud, 2019). Cette chronique est parue dans Management (n° 302, avril – mai 2022). À retrouver en kiosque ou en ligne !