Découvrir Platon entre deux BD de Titeuf, se familiariser avec le maniement des idées et des concepts, c’est ce que propose aux enfants une littérature de plus en plus abondante. Une façon de rassurer les parents, ou la réponse à une nécessité pédagogique ? Nous avons enquêté.
Sur www.psychologies.com et dans Psychologies magazine (n° 304, février 2011)
« C’est quoi, parler ? » Inès se mord les lèvres. Jonathan se lance : « Bah, heu… C’est ça », dit-il en mimant avec ses mains le trajet d’une idée qui sortirait par la bouche. Kiria lève la main mais ne sait plus quoi répondre lorsque l’enseignante lui donne la parole. Ainsi démarre l’atelier philo de la moyenne section de maternelle à l’école Jacques-Prévert du Mée-sur- Seine, en région parisienne, animé par Pascaline Dogliani, enseignante. Celui-ci a fait l’objet d’un documentaire, Ce n’est qu’un début, sorti au cinéma en novembre dernier. Chaque atelier démarre avec un rituel : une bougie, que l’enseignante allume sous une pancarte qui annonce le débat du jour : « La parole ? », « La liberté ? », « L’amour ? », « La mort ? ». Puis, elle lance la discussion, rebondit sur un mot, un soupir, un rire, pour les entraîner plus loin dans leur réflexion.
Une initiation au questionnement
Réputée difficile, la philosophie est-elle adaptée à de si jeunes pousses ? En tout cas, les ateliers se multiplient dans les écoles, bibliothèques et maisons des jeunes. De leur côté, les éditeurs jeunesse ne sont pas à la traîne. Lire la suite