Alors que la loi évolue pour offrir de nouvelles protections aux animaux, fondées sur une meilleure reconnaissance de leur sensibilité et de leur intelligence, la question de leur attribuer une personnalité juridique continue de faire débat.
Coécrit avec Laure Cailloce, cet article est paru dans la revue Carnets de Science #14 (printemps – été 2023).
Dans un livre-enquête, le journaliste François de Labarre revient sur les scandales financiers qui ont émaillé l’histoire du Vatican et sur les efforts de la papauté pour y mettre un terme.
Ce n’est pas une biographie du maître de Platon, parfois considéré comme le fondateur de la philosophie. Ce n’est pas non plus une présentation simplifiée de ce que serait sa philosophie, d’autant qu’il professait n’en défendre aucune en particulier.
C’est une histoire inventée de toutes pièces, bien qu’elle repose sur des hypothèses crédibles et un contexte réaliste : trois ans après la mort de Socrate, ses proches et disciples reçoivent une mystérieuse invitation à un banquet clandestin. Se réunir ravive le souvenir de leur maître et ami.
Ils évoquent sa quête de sagesse, ses leçons de vie, mais aussi les moqueries dont il fut l’objet, et bien évidemment son injuste condamnation à mort.
La santé du pape François, comme celle de ses prédécesseurs, fait l’objet de toutes les attentions. Mais il n’en a pas toujours été ainsi : longtemps, la condition physique des souverains pontifes fut gardée secrète. Pourquoi ce changement ? Réponse avec le journaliste argentin Nelson Castro, auteur d’un ouvrage inédit sur le sujet.
Cet article est paru dans Le Monde (accès abonné·es) et Le Mondes des religions.
En 2022, les artistes ayant vendu le plus d’albums en France étaient tous des rappeurs : Orelsan, Ninho, Gazo, Jul ou encore Lomepal trustent le top 10, ne concédant que trois places à des artistes pop (Stromae, Angèle et Clara Luciani). Mais sont-elles valorisées comme des œuvres d’art à part entière ?
Les musiques hip-hop se sont démocratisées et gentrifiées depuis leur émergence dans les années 1980 ; plus d’une personne sur trois en écoute aujourd’hui. Pour autant, tempèrent les sociologues Karim Hammou et Marie Sonnette-Manouguian, « Le rap peut encore nourrir peurs et fantasmes, être au cœur de formes d’illégitimation artistique, culturelle ou politique. »
C’est la question posée dans le dernier dossier que j’ai dirigé pour Sciences Humaines (n° 70 – mars – avril – mai 2023), à découvrir en kiosque ou en ligne !
Nous sommes tous des homo sapiens. Mais notre ADN n’a pas manqué d’être métissé, notamment par les gènes des Néandertaliens et autres dénisoviens… Aujourd’hui, les avancées de l’épigénétique confirment à quel point les données géographiques, historiques historiques et sociales agissent sur l’expression de nos de nos gènes. Nous composons notre identité à partir de cet héritage à la fois génétique et culturel.
Qu’il soit matériel ou immatériel, l’héritage familial fait toujours l’objet de transformations. Les recettes de cuisine d’une grand-mère se retrouvent agrémentées des épices à la mode; les prénoms traditionnels laissent la place à ceux dans l’air du temps; quant aux choix politiques, les expériences personnelles remanient souvent les influences parentales. En matière de patrimoine, rien n’est simple !
Artwork pour la sagaLa Lignée, de Guillermo del Toro et Chuck Hogan
Les vampires sont les créatures les plus intéressantes du genre « horreur/fantastique ». Ils sont plus intelligents que les zombies, ont une vie émotionnelle plus riche que les loups-garous, et paraissent plus dangereux que les fantômes. Pour cause, ils sont un mélange de tous les monstres qui hantent l’Europe depuis le 18e siècle, leur empruntant à chaque fois les caractéristiques les plus effrayantes et fascinantes.
Dans son enquête sur le sens du mot « vampire » à travers l’histoire, le sociologue Arnaud Esquerre montre que ce nom à l’étymologie mystérieuse désigne d’abord des morts qui s’en prennent aux vivants. Le terme apparaît notamment en 1746, dans un traité du moine lorrain Augustin Calmet, mais aussi dans des articles philosophiques ou médicaux. En plein siècle des Lumières, les intellectuels recherchent une définition scientifique de la mort et s’interrogent sur le traitement à réserver aux cadavres. Il n’est pas étonnant que le mythe du mort-vivant émerge au même moment…
De la Bible à la paléontologie, Wiktor Stoczkowski passe au crible les récits d’origine de l’humanité, dont celui de la « théorie des Anciens astronautes », qui connaît aujourd’hui un regain de popularité. L’anthropologue interroge ainsi nos critères de définition de la « rationalité ».
Que disent de nous les récits des débuts de l’humanité ? Y en a-t-il vraiment de plus « rationnels » que d’autres ? Wiktor Stoczkowski, anthropologue, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), tente d’y répondre dans l’ouvrage À La Recherche d’une autre Genèse. Anthropologie de l’« irrationnel » (La Découverte, 460 pages, 15 euros).
À travers notamment l’étude d’un mythe en apparence ubuesque, celui des Anciens astronautes – qui connaît une popularité nouvelle depuis la diffusion de la série à succès Ancient Apocalypse, sur Netflix –, l’ouvrage ambitionne de poser « les bases d’une anthropologie des savoirs occidentaux, nécessaire pour comprendre non seulement les idées “irrationnelles” qui offensent notre sens commun, mais aussi celles que nous tenons pour emblématiques de la rationalité ».
Cette interview est parue dans Le Monde, cliquez ici pour lire l’intégralité (abonné·es)
Pour expliquer l’évolution de l’espèce humaine, assure le psychologue François Osiurak, il ne suffit pas de dire que les individus se sont copiés les uns les autres sans rien comprendre à ce qu’ils faisaient. Leurs dispositions cognitives ont nécessairement joué un rôle.
Cette interview est parue sur Cortex Mag, site du LabEx Cortex, dédié aux fondements biologiques de la cognition.
Pourquoi l’espèce humaine est-elle la seule à avoir développé une culture technologique aussi poussée ? Et comment est-elle parvenue à transmettre ces connaissances au fil des générations ? Ces questions, à la croisée de l’anthropologie, des sciences cognitives et de la philosophie, taraudent les chercheurs depuis longtemps. L’hypothèse la plus répandue pour y répondre est que cette évolution a été rendue possible par les capacités d’imitation de l’être humain. Reproduire fidèlement un geste technique même sans comprendre les principes qui le sous-tendent suffirait à en assurer la transmission. Même s’il lui reconnaît des mérites, François Osiurak, spécialiste de psychologie et de sciences cognitives, ne la trouve pas satisfaisante, comme il l’expliquait déjà à Cortex Mag en 2016. Pour lui, il ne peut y avoir d’apprentissage sans une intelligence du geste. Ses derniers travaux renforcent cette hypothèse.
L’intelligence, le langage, les technologies humaines sont sans équivalents dans le reste du monde animal. Selon Kevin Laland, notre espèce a elle-même créé les conditions de ce développement exceptionnel.
Cette critique est parue dans Sciences Humaines(n°353 – décembre 2022), dans la rubrique « le livre du mois ». À découvrir en kiosque ou en ligne.