Cet ensemble d’axes économiques et commerciaux représente un projet phare du développement de la Chine. Mais sur le terrain, ce réseau est plus complexe et moins unilatéral qu’on pourrait le penser. Cet article est paru dans le Journal du CNRS.

À l’automne 2013, le président de la République Populaire de Chine dévoile un vaste projet de constructions visant à relier l’Orient et l’Occident. Ces nouvelles infrastructures – portuaires, ferroviaires, terrestres… – doivent aller de l’Est de la Chine jusqu’à la côte atlantique européenne. Dès l’inauguration, le président Xi Jinping érige ce projet en symbole de la modernité du pays et de son développement à l’international. Il dit aussi s’appuyer sur la traditionnelle « route de la soie », un réseau commercial historique de la Chine, dont l’origine se perd dans l’Antiquité.
Un imaginaire bâti sur des réseaux commerciaux
Cette référence donne l’image d’un pays fidèle à son passé et en même temps tourné vers l’avenir, dynamique et prospère de toute éternité. Toutefois, « l’expression “route de la soie” a été inventée par le géographe allemand Ferdinand Von Richthofen à la fin du XIXe siècle, relativise Adèle Esposito, chercheuse CNRS à l’Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine (1) (Irasec). Des enquêtes de terrain lui avaient permis de comprendre qu’un réseau d’axes commerciaux reliait l’Asie à l’Europe. » La soie était l’un des produits phare de ce réseau, mais il y en avait d’autres – épices, tissus, matériaux…
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