Les catholiques et les musulmans semblent suivre une thérapie avec la même assiduité que les mécréants, selon une étude.
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Les autorités religieuses et les associations de lutte contre le sida entretiennent des rapports parfois tumultueux. Une étude de l’Université de Londres les apaisera peut-être. Menée entre 2004 et 2006, elle montre que la foi ne semble pas associée à un diagnostic tardif ni à un suivi moindre de la thérapie. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont interrogé des Africains vivant à Londres qui venaient d’être diagnostiqués. Ils ont évalué leur degré de croyance, souvent élevé, puis ont suivi l’évolution de leur état de santé sur six mois. La majorité des sujets se déclaraient catholiques ou musulmans, seul 1,2 % disaient ne pas avoir de religion. Verdict : c’est bien plus le degré de culture qui semble déterminant.
Seule différence notable avec les mécréants : les personnes très croyantes pensent généralement que prier les aidera à aller mieux. Ceux qui assistent à des offices religieux au moins une fois par mois sont même susceptibles de déclarer que « seule la foi peut guérir du VIH ». Une observation qui peut inquiéter, note un article de L’IRIN, aux Nations unies : « Les prédicateurs qui promettent la guérison divine sont souvent accusés de détourner des personnes séropositives désespérées de leur traitement antirétroviral (ARV) susceptible de prolonger leur vie, et de mettre leur santé en danger. »
Si les conclusions de l’Université de Londres sont, de ce point de vue, rassurantes, il faut les nuancer. Car cet échantillon de sujets ne prend pas en compte la diversité religieuse. Or, en 2010, une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé montrait que la confession pouvait jouer un rôle. Comme le rapporte le site d’information SidaSciences, « il semble que les personnes appartenant au catholicisme ou à l’islam sont plus observantes (respect des prescriptions thérapeutiques) que celles s’inscrivant dans le protestantisme, notamment les pentecôtistes, ou celles relevant de la mouvance du Nouvel Âge. »
Si la foi peut aider, les voies de la guérison sont cependant multiples. Comme le rapporte Le Monde des religions (n° 54), de nombreuses études scientifiques montrent que la prière participerait à la rémission de nombre de maladies. La quête de la guérison occupe même une place centrale dans l’histoire des monothéismes. Pour autant, cela ne doit pas dissuader de suivre un traitement éprouvé par la médecine.