Le festival de Cannes se joue de la mort

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Plusieurs films, présentés au festival de Cannes qui se tiendra cette année du 16 au 27 mai, mettent en scène l’idée de renaissance, comme réincarnation, rédemption ou même… exorcisme.

Quatre films parleront de mort et de renaissance au festival de Cannes. Holy Motors, peut-être le plus surréaliste, met en scène un Monsieur Oscar qui voyage… de vie en vie. Tour à tour homme ou femme, il devient grand patron, meurtrier, mendiante… Il ne cesse d’emprunter des identités. Lui n’a d’ailleurs pas de vie : pas d’attache, pas de foyer ni de famille… Il vogue sans connaître de répit, s’épuise et rêve de stabilité.

Vous n’avez encore rien vu, d’Alain Resnais, brave également la mort. Un homme de théâtre fait convoquer ses amis acteurs après son décès. Il a enregistré une requête avant de mourir : qu’ils surveillent l’adaptation d’une de ses œuvre par de jeunes comédiens. Librement adapté de la pièce de théâtre Eurydice, de Jean-Jacques Anouilh, ce film reprend l’idée qu’il faut parfois mourir pour mieux poursuivre son œuvre.

Dans un registre plus réaliste, La part des anges, de Ken Loach, symbolise la rédemption d’un délinquant qui se passionne pour la distillation du whisky. Cette « part des anges » est l’alcool qui s’évapore pendant le vieillissement en fût, le reste finissant dans une bonne bouteille. C’est peut-être là, pour Ken Loach, une allégorie de ce qu’il faut abandonner de soi pour se bonifier – une renaissance plus symbolique.

Enfin, une œuvre roumaine, Derrière les collines : dans un couvent dirigé par un prêtre ultra rigoriste, une jeune femme exhorte son amie à fuir. C’est aussi un film autour de « la possession, la rédemption et l’exorcisme », a déclaré Thierry Frémeaux, délégué général chargé de la sélection du festival. Cette trame laisse supposer qu’une transformation violente doit s’opérer, qu’il s’agisse de fuir un lieu sacré ou d’expulser un démon intérieur.

Ces films posent des problèmes liés à notre identité dans un monde instable, mouvant voire en perdition. À chaque fois, le personnage principal doit changer du tout au tout pour rebondir, quitte à se faire violence. Vers quoi cette mort symbolique conduirait-elle ? Réponse à Cannes à partir du 16 mai.

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