L’édition génomique permet-elle d’altérer la nature humaine ?

C’est le titre de mon mémoire de recherche en philosophie de la biologie. J’ai eu la chance de pouvoir reprendre des études en Master 2, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST), en parallèle de mon travail de journaliste. L’abondante couverture médiatique autour de Crispr-Cas9 m’avait donné envie d’aller plus loin que d’habitude et de réaliser un mémoire de recherche sur le sujet – récompensé ce vendredi d’un 18/20, ne boudons pas notre plaisir !

L’historien de la biologie Michel Morange et la philosophe Francesca Merlin ont accepté de diriger ce travail. Je ne saurais trop les en remercier ; leur expertise, leurs conseils et leur disponibilité ont été aussi précieux qu’enrichissants. La qualité de l’enseignement dispensé dans le cadre du Master LoPhisC s’est aussi avérée exceptionnelle. Je pense notamment aux cours ou séminaires d’Anouk Barberousse sur l’expertise scientifique, de Philippe Huneman sur la métaphysique de l’évolution, ou encore de Max Kistler sur la causalité.

J’ai rarement appris autant de choses en seulement deux ans. Un dicton un peu cliché dit que “le voyage est plus important que la destination” : c’est vrai. Les sciences humaines permettent de renouveler profondément notre logiciel intellectuel, notre appréhension du monde et de la vie ; de “savoir que l’on ne sait rien”, comme le résumait Socrate, sans pour autant s’interdire de penser, de supposer et de proposer.

Si ce travail vous intéresse, vous pouvez le télécharger en cliquant ici. En résumé, certaines manipulations génétiques sur les humains sont interdites, en France et dans une quinzaine de pays d’Europe, au motif (notamment) que notre génome serait le socle de la nature humaine, notre « patrimoine commun ». Je me suis demandé si cette assimilation du génome à la nature humaine pouvait être justifiée, ou s’il était envisageable de faire évoluer notre cadre juridique pour autoriser de telles manipulations.

Pour les lecteurs pressés, l’essentiel est résumé en une page au tout début du mémoire. Vous pouvez également lire l’introduction et la conclusion pour une vue d’ensemble (une petite dizaine de pages en tout…). Comme tous les travaux de ce type, il est évidemment très perfectible mais devait bien s’arrêter un jour. J’espère qu’il vous intéressera !

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