Le Canada mise sur l’interdisciplinarité

Pour créer un guide touristique interactif, il faut des amateurs de culture et de circuits électroniques. L’université d’Ottawa, au Canada, a donc décidé de faire plancher ses étudiants en humanités numériques et en ingénierie sur un même projet, rapporte le magazine Maclean’s.

Université d'Ottawa © lezumbalaberenjena sur Flickr

Université d’Ottawa © lezumbalaberenjena sur Flickr

Leur outil devra guider les touristes à travers le patrimoine national, à l’occasion du 150e anniversaire de la confédération canadienne, qui sera célébré en 2017. Depuis plusieurs années déjà, plusieurs établissements canadiens marient les «sciences molles » aux « sciences inhumaines et asociales », raillent leurs détracteurs respectifs. L’université Concordia de Montréal a lancé le programme « Foyer » pour regrouper les étudiants de différentes formations, et leur permettre de « découvrir comment leurs disciplines respectives s’imbriquent », résume la doyenne de la faculté des Beaux-Arts.

L’université McMaster a de son côté créé une filière ArtSci, mêlant aussi bien l’art, la rhétorique ou la technologie. Celle de Waterloo propose, elle, un diplôme en « Intégration des connaissances », permettant par exemple de valider un cursus « Informatique et sociologie ». Ces initiatives enrichissent le développement d’outils technologiques et offrent de nouveaux débouchés aux étudiants en sciences humaines. Selon une étude du bureau d’analyse américain Burning Glass Technologies *, ceux qui ont développé cette double compétence ont en effet deux fois plus de chance d’être embauchés. Si ces formations ont un intérêt indéniable, elles ne sauraient cependant effacer l’intérêt des recherches fondamentales, dénuées d’enjeux pratiques et immédiats. Les humanités numériques offrent avant tout une opportunité aux étudiants souhaitant conjuguer réflexion théorique et mise en œuvre dans le monde de l’entreprise.

* « The art of employment. How liberal arts graduates can improve their labor market prospects », 2013. http://www.mpace.org/

Cet article est paru sur Sciences Humaines (n° 289, janvier 2017)

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