Archives de Tag: université

Pour vos recrutements, misez sur les thésards

Trop d’entreprises françaises voient encore les universitaires comme de doux dingues. Voilà pourquoi elles feraient mieux de leur dérouler le tapis rouge !

Cet enquête est parue dans Management (n° 255, septembre 2017). Un grand merci pour leur expertise et leurs témoignages à :

  • Amandine Bugnicourt, cofondatrice de l’agence Adoc Talent Management, aidant les entreprises à identifier des docteurs correspondant à leurs besoins
  • Julien Calmand, du Centre d’études et de recherches sur les qualification (Cereq), en cours d’élaboration d’une thèse sur l’insertion professionnelle des docteurs
  • Marwan Mery, cofondateur d’ADN Group, agence spécialisée dans la négociation
  • Vincent Mignotte, directeur de l’ABG Intelli’agence, spécialisé dans l’accompagnement et l’emploi des docteurs
  • Jean-François Pépin, conseiller du président de la Cigref, un réseau de grandes entreprises œuvrant à la promotion du numérique
  • Anne-Françoise Ruaud, devenue project management senior au Boston Consulting Group après une thèse en neurobiologie

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Classé dans Management, Sciences, Travail

Le Canada mise sur l’interdisciplinarité

Pour créer un guide touristique interactif, il faut des amateurs de culture et de circuits électroniques. L’université d’Ottawa, au Canada, a donc décidé de faire plancher ses étudiants en humanités numériques et en ingénierie sur un même projet, rapporte le magazine Maclean’s.

Université d'Ottawa © lezumbalaberenjena sur Flickr

Université d’Ottawa © lezumbalaberenjena sur Flickr

Leur outil devra guider les touristes à travers le patrimoine national, à l’occasion du 150e anniversaire de la confédération canadienne, qui sera célébré en 2017. Depuis plusieurs années déjà, plusieurs établissements canadiens marient les «sciences molles » aux « sciences inhumaines et asociales », raillent leurs détracteurs respectifs. L’université Concordia de Montréal a lancé le programme « Foyer » pour regrouper les étudiants de différentes formations, et leur permettre de « découvrir comment leurs disciplines respectives s’imbriquent », résume la doyenne de la faculté des Beaux-Arts.

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Classé dans Philosophie

Un livre pour « apprendre à apprendre »

J’ai participé à un collectif des éditions Sciences humaines sur l’apprentissage : Apprendre, Pourquoi ? Comment ?, dirigé par Véronique Bedin et Martine Fournier. À découvrir en librairie ou en ligne !

Apprendre

D’où nous vient cette immense soif d’apprendre qui semble aujourd’hui plus intense que jamais ? Outre les possibilités croissantes offertes par le numérique (MOOCs, serious games, sites en ligne…) les pratiques d’autoformation et les démarches autodidactes se multiplient. L’éducation non formelle (hors l’école), les apprentissages implicites font l’objet de recherches de plus en plus nombreuses. « Apprendre tout au long de la vie », mot d’ordre lancé par l’Europe à la fin du XXe siècle, se décline aujourd’hui en de multiples programmes.

Mais comment apprendre et dans quel but ? Quels sont les ressorts de la motivation ? Quelles sont les forces et les faiblesses des nouvelles formes d’apprentissage ? Les écrans modifient-ils le cerveau ? Les sciences cognitives ont beaucoup renouvelé les perspectives et les recherches concernant les apprentissages.

Cet ouvrage se propose de rappeler les fondamentaux et les avancées récentes de la recherche en matière d’apprentissage mais aussi d’explorer les mille et une manières d’apprendre tout au long de la vie.

« Apprendre, Pourquoi ? Comment ? », dirigé par Véronique Bedin et Martine Fournier, éd. Sciences humaines, 24 avril 2014 – 144 pages – ISBN : 9782361062057

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Classé dans Livres, Société, Travail

Les MOOCs, révolution ou gadget ?

Suivre gratuitement les cours de Harvard ou de la Sorbonne
 depuis son ordinateur, 
c’est désormais possible mais pas forcément efficace.

Cet article est paru dans Science humaines (n° 257, mars 2014). Pour le lire en ligne, cliquez ici.

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Classé dans Internet, Société

Un site web dédié à la pensée de Mohammed Arkoun

Deux ans après sa mort, le célèbre penseur algérien Mohammed Arkoun suscite toujours l’enthousiasme.

Sur www.lemondedesreligions.fr

© IBO / SIPA

La Fondation Mohammed Arkoun vient de lancer un site internet dédié à ce penseur algérien, philosophe et islamologue de renom, décédé il y a deux ans. Des centaines d’heures d’interviews audio et vidéo sont mises gratuitement à disposition, ainsi que de nombreux textes. Le but, écrit sa femme, Touria Yacoubi Arkoun : « garder vivante cette œuvre monumentale, à laquelle il a consacré toute sa vie et qui constitue un legs à l’humanité, qui doit être connu et préservée également pour les générations futures ».

Né en 1928 en Algérie, Mohammed Arkoun a étudié à Oran, Alger et Paris ; titulaire d’une agrégation en langue et littérature arabe, docteur en philosophie, il a consacré une partie de ses recherches à « l’islam appliqué » Lire la suite

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Classé dans Philosophie, Religion

Nouvelle tentative pour former les imams à la laïcité

Des formations à la connaissance de la laïcité sont mises en place à Lyon. Inversement, les laïcs pourront aussi suivre des cours pour mieux connaître l’islam.

Sur www.lemondedesreligions.fr

Enseigner la laïcité aux religieux et la religion aux laïcs : tel est le projet de formation présenté, vendredi 7 septembre, par l’Université de Lyon 3 à l’Université catholique de Lyon (UCL) et à la Grande mosquée de la ville. « Son originalité est d’aborder ces deux besoins de façon articulée et coordonnée, détaille la brochure, et de jouer sur les mutualisations et les complémentarités. »

Concrètement, les « cadres religieux », musulmans notamment, pourront obtenir un certificat « Connaissance de la laïcité ». Cette formation s’adresse principalement aux imams, mais aussi aux responsables associatifs musulmans. Parallèlement, un diplôme universitaire « Religion, liberté religieuse et laïcité » sera créé. Lire la suite

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Classé dans Religion, Société

Hongrie : le pouvoir s’attaque aux philosophes

Sur www.philomag.com

CC / Anosmia

« Chasse aux sorcières contre les philosophes » : c’est ainsi que László Tengelyi, professeur à l’université de Wuppertal, en Allemagne, décrit la situation de la philosophie en Hongrie dans une lettre ouverte (pour une traduction française, cliquez ici). En cause, le nouveau directeur de l’Institut de philosophie de l’Académie des sciences hongroise a licencié quatre professeurs de philosophie et accuse quinze des ses collègues, sur vingt-trois, d’incompétence. Tous sont réputés pour leur opposition au gouvernement, notamment Agnès Heller, élève du philosophe marxiste Georg Lukacs. Lire la suite

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Universités : la réforme au crible de l’histoire

Auteur d’une Histoire des universités, Jacques Verger confronte les grandes lignes du projet de réforme gouvernemental aux évolutions de ces institutions remontant au Moyen Âge.

Par Fabien Trécourt et Alexandre Lacroix pour Philosophie Magazine n°28

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Classé dans Histoire, Philosophie, Politique, Société

La philosophie mobilise la Sorbonne

Sur www.philomag.com

Une chaîne humaine autour de l’université : des enseignants chercheurs en philosophie ont lancé cette idée pour protester contre la réforme de leur statut, et rencontré un succès inattendu. Ils organisent aussi des séminaires sur la grève.

C’est une danse indienne dans le quartier latin. Étudiants et enseignants chercheurs font la ronde aux abords de l’université Paris I, mardi en fin d’après-midi. Ils forment deux chaînes humaines, qui se croisent en sens inverse et sont encerclées par les forces de l’ordre. Les slogans fusent : « Facs fermées aux intérêts privés, facs ouvertes aux enfants d’ouvriers », « Pécresse, démission ». L’œil rieur, le professeur de philosophie Christian Bonnet se faufile entre les CRS, rue de la Sorbonne, pour rejoindre son collègue logicien Jean-Baptiste Joinet « Je ne dis pas que tu es l’inventeur du truc, sinon, tu vas te faire embarquer. » Retour sur les faits : jeudi 26 février, plusieurs professeurs de philosophie ont vendu des concepts à la criée pour protester contre la logique de rentabilité. Cette performance a été relayée par les médias, d’où l’idée de réitérer dans le spectaculaire. Jean-Baptiste Joinet a suggéré cette manifestation pacifique. « C’est un symbole pour montrer que l’université a besoin de protection, mais il n’est pas question de bloquer la fac. » Des mails circulent, le projet est évoqué dans toutes les assemblées générales… C’est un succès, il y a deux fois plus de monde que prévu. La professeure de philosophie Chantal Jaquet est soulagée. « Nous avions peur qu’il y ait bien les caméras mais trop peu de personnes pour encercler le bâtiment. Finalement, il y a deux chaînes humaines. »

De l’autre côté de la Sorbonne, rue Saint Jacques, les professeurs de philosophie Jean Salem et Jean-François Braunstein font passer de main en main une enveloppe en papier kraft, étiquetée « LRU » en référence à la loi de « Libertés et responsabilités des universités ». Encore un symbole : les projets de Valérie Pécresse feront le tour du bâtiment avant de finir à la poubelle. « Cette réforme est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », tempête Jean Salem. Fidèle à ses engagements marxistes, il considère que tous ces projets participent de l’idéologie néo-libérale. « D’abord, on a cassé l’année universitaire en deux semestres de trois mois et demi, ce qui ne laisse pas le temps de creuser un thème à fond. Ensuite, on a adopté le système LMD [Licence – Master – Doctorat] qui induisait une spécialisation accrue, dont la véritable vocation était de multiplier les niches pour que chacun ait son petit empire. Puis ce fut le tour de la loi LRU. Si celle-ci a divisé les enseignants, la réforme de leur statut les a unifiés. » Jean-François Braunstein renchérit : « la fac est entrée dans un système où les bureaucrates sont mieux vus que les chercheurs : il faut produire des rapports plutôt que de faire avancer le savoir et la culture. » Soudain, une musique de fanfare se fait entendre. Un orchestre s’est invité à la fête, à la surprise générale. Il contourne le bâtiment jusqu’à la place de la Sorbonne. Chantal Jaquet le regarde avec amusement. « Cela montre que le mouvement de contestation dépasse les volontés individuelles. C’est très bon signe quand ça nous échappe. »

Deux heures avant la manifestation, elle, Christian Bonnet et Bertrand Binoche ont organisé un séminaire avec leurs étudiants grévistes. Au programme : qu’est-ce qu’une lutte ? La salle « Halbwachs », réquisitionnée pour l’occasion, était pleine à craquer. « Une lutte devient légitime quand la critique et l’argumentation ne suffisent plus », lance Bertrand Binoche. Chantal Jaquet rappelle un paradoxe : « même Gandhi disait qu’entre la violence et la lâcheté, il choisissait la violence ». Yann, un étudiant au visage rond derrière de petites lunettes carrées, lève la main. « Le gouvernement utilise les lois fondamentales pour court-circuiter les corps intermédiaires. Il agit par décret. On se croirait revenu à la Restauration sous Charles X. »

Si les idées fusent dans le désordre, la maturité intellectuelle de ces étudiants ne fait aucun doute. Sous une épaisse tignasse brune et bouclée, l’Italien Tomaso élargit le débat. « Nous avons connu la même chose en Italie. C’est normal, cette loi est l’application du processus de Bologne dans toute l’Europe. Le problème, c’est qu’elle suppose un modèle de science qui est celui des mathématiques. Elle ne tient pas compte des spécificités méthodologiques de chaque discipline. » Tous ici sont solidaires du mouvement de grève. Cette union avec les enseignants chercheurs n’a pas fini d’étonner Chantal Jaquet. « Comment dépasse-t-on les singularités individuelles pour former un corps commun ? Tout le monde semble s’être aperçu que personne n’échapperait aux conséquences néfastes de cette loi. On commence alors à regarder l’autre comme un semblable. » Une petite blonde prénommée Sophie intervient. « Ce qui vient de l’indignation peut-il devenir une construction par contagion ? J’ai l’impression que les mouvements sociaux convergent et dépassent cette logique du ressentiment pour proposer une véritable alternative. » Virgile, un grand brun, nuance. « La réaction est négative au départ, mais débouche sur quelque chose de positif. La difficulté, c’est d’élaborer une réponse sans diviser le mouvement contestataire. La communauté de souffrances est plus évidente que celle de projets… » Pour l’avenir, un séminaire sur l’ego « sarkodental » est envisagé. Comme quoi, la réforme de l’université inspire la philosophie.

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