Même si vous êtes parfaitement bilingue, il y a de fortes chances que la phrase « I’ll kill him » vous choque moins que sa traduction française, « je vais le tuer ». Selon une série d’études rapportée par le magazine Scientific American, nous cautionnons plus facilement des actions moralement répréhensibles lorsqu’elles nous sont présentées dans une langue étrangère.
Le chercheur en psychologie Albert Costa, de l’université Pompeu Fabra (Barcelone), a soumis des volontaires bilingues au« dilemme du tramway » – une expérience de pensée classique en philosophie morale, qui revient à se demander si l’on pourrait volontairement tuer une personne pour en sauver plusieurs. En l’occurrence, 20 % des participants ont répondu « oui », quand ce choix leur était exposé dans leur langue native, contre 50 % lorsqu’il leur était soumis dans leur langue d’apprentissage. Lire la suite →
« La guerre préserve la santé morale des peuple » : en quoi cette citation — pas aussi choquante qu’on ne pourrait le croire – du philosophe Hegel, extraite de ses Principes de la philosophie du Droit, permettrait d’éclairer la pratique managériale ? Éléments de réponse dans Management(n° 245, octobre 2016). Retrouvez également les conseils du philosophe et stratège chinois Sun Tzu, auteur de L’art de la guerre.
« Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de mauvais exemples » : en quoi cette citation du philosophe François de La Rochefoucauld, extraite des Réflexions ou sentences et maximes morales (1665 pour la première édition française), permettrait d’améliorer la pratique managériale ? Éléments de réponse dans Management (n° 233, septembre 2015). Retrouvez en prime les leçons d’Aristote pour apprendre à bien discourir.
En 2013, le psychologue français Laurent Bègue s’était déjà distingué en remportant un IG Nobel. Ce prix parodique, décerné à Harvard, couronne des découvertes rigolotes, voire grotesques, mais menées en toute rigueur scientifique. À l’époque, L. Bègue avait ainsi montré que « plus les gens ont bu, plus ils se trouvent attirants ». Sa nouvelle enquête s’inscrit toujours dans cette veine. Avec son équipe, il a cette fois mené une enquête philosophique dans des bars de Grenoble.
Dans le feu de l’action, les hommes sont plus pragmatiques qu’ils ne l’imaginent, montre une expérience reproduisant « le dilemme du tramway » sous forme de jeu vidéo.
Les freins de votre voiture lâchent : si vous ne faites rien, cinq personnes seront tuées ; si vous braquez à gauche toute, vous provoquerez la mort d’un piéton. Que choisissez-vous ? C’est le genre de question que pose la philosophie morale pour mieux comprendre comment fonctionnent les hommes. Paradoxalement, une majeure partie des personnes interrogées choisissent la première option : elles préfèrent ne rien faire et laisser cinq personnes mourir plutôt que de tuer volontairement quelqu’un en braquant le volant.
Le problème de ces dilemmes abstraits, objecte un groupe de psychologues dans une étude publiée en début d’année, c’est qu’ils ne correspondent pas à la réalité. En pratique, on a beaucoup moins de temps pour réfléchir et on est submergé par le problème. Pour pallier cette difficulté, ils ont reproduit les dilemmes sous forme de jeu vidéo et ont comparé les réactions avec les réponses données sur le papier. Ça n’est certes pas une mise en scène réelle, mais ça s’en approche. Et les résultats sont surprenants ! Beaucoup font le contraire de ce qu’ils pensent – ils choisissent de tuer volontairement une personne plutôt que d’en laisser mourir cinq par exemple.
« Dans une situation hypothétique et donc moins chargée émotionnellement, conclut l’étude, la réponse est déontologique : l’aspect moral d’une action est considéré indépendamment de ses conséquences pratiques. À l’inverse, quand nous sommes réellement confrontés à la même situation, nos décisions dépendent moins de nos convictions éthiques. » Dans l’exemple de l’accident de voiture, ce n’est peut-être pas plus mal, mais ça n’est pas sans revers : lorsqu’une personne trouve un portefeuille dans la rue, elle sera peut-être moins encline qu’on ne le pense à retrouver le propriétaire qu’à prendre l’argent – utilitarisme oblige.
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