Archives de Tag: jeux vidéo

Un jeu vidéo pour réviser la philo

Dans les rues de Paris, un SDF vous interpelle : « Je cherche un homme. » Vous avez le choix entre deux réponses : « Vous êtes perdu monsieur ? » ou « Et bien me voilà ! » Dans le premier cas, il répondra que c’est vous qui êtes perdu, et dans le second que vous ignorez ce qu’est un homme. Ce SDF provocateur, c’est Diogène de Sinope, philosophe emblématique du cynisme et premier protagoniste auquel vous êtes confronté dans le jeu vidéo Philo (Pocket Story) sur smartphone Apple et Android.

Cette application pédagogique permet de dialoguer avec dix auteurs classiques pour s’initier à leur pensée : Platon, La Boétie, Nietzsche… Huit scénarios supplémentaires doivent sortir plus tard. Bourré d’humour, servi par une direction artistique remarquable et solide sur le fond, c’est un parfait allié pour les lycéens en vue du bac – et pour les parents qui veulent se remettre à jour.

Cette brève est parue dans Sciences Humaines (n° 353, décembre 2022). Rendez-vous en kiosque et en ligne pour d’autres actualités.

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Classé dans Philosophie, Pop culture

BnF : un trésor de 17 000 jeux vidéo

Envie de jouer à la Bibliothèque nationale de France ? Début 2020, le jeu d’heroic fantasy The Witcher 3 y était à l’honneur dans l’une des salles accessibles au grand public. Des amateurs de casque de réalité virtuelle pouvaient également tester une version adaptée de Skyrim, et des nostalgiques redécouvrir Ghosts’n Goblins – grand classique des années 1980 – sur une borne d’arcade à l’entrée. « Cette salle ne propose qu’une sélection, précise David Benoist, chargé de la collection jeux vidéo. En revanche, toute personne effectuant un travail de chercheur peut accéder à l’ensemble du catalogue dans les espaces réservés. » Non seulement les jeux, sur ordinateur voire sur les consoles d’origine, mais aussi les magazines d’époque, les émissions télé, les chaînes YouTube dédiées, etc.

17 000 jeux archivés

En France, une loi de 1992 et son décret d’application l’année suivante ont rendu obligatoires le dépôt et la conservation des « documents électroniques ». « En réalité, ce texte ne ciblait pas tant le jeu vidéo que des produits culturels plus classiques, comme les encyclopédies sur CD-Rom », précise Élodie Bertrand, en charge de la section dédiée à la BnF. La formule prêtait néanmoins à confusion et a poussé des éditeurs à envoyer leurs jeux à la bibliothèque. « C’était très inhabituel !, poursuit É. Bertrand. D’ailleurs ils ont d’abord été classés par erreur comme des “vidéos”. » À partir des années 2000, la bibliothèque décide de constituer une collection en bonne et due forme, et achète même des titres sortis avant la publication du décret, et des consoles. « Nous avons récupéré une “Magnavox Odyssey” de 1973 aux enchères, dit avec fierté D. Benoist. À ma connaissance, il n’en existe que deux exemplaires en France ! » Lire la suite

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Classé dans Histoire, Pop culture, Société

La philo, simple comme un jeu vidéo

Karl Marx chez Mario Bros, Platon dans la caverne de Zelda… Bienvenue dans 8-bit Philosophy  ! Cette série de vidéos sur Internet vulgarise avec humour des théories philosophiques grâce à des détournements de jeux vidéo des années 1980-1990. Le surhomme de Friedrich Nietzsche devient le Megaman de Nintendo, René Descartes affronte le « malin génie » de Castelvania, et l’individu libre de Jean-Paul Sartre se retrouve dans un jeu de rôle (RPG) où l’on doit choisir entre différentes actions… Hilarant et cependant rigoureux sur le fond, chaque clip dure un peu plus de trois minutes ; dix épisodes ont ainsi été imaginés à ce jour par la boîte de production audiovisuelle Napkin Note, basée aux États-Unis. Celle-ci s’offre d’ailleurs un joli coup de pub : chaque vidéo a été vue entre 50 000 et 500 000 fois depuis avril dernier ! Comme quoi la bonne vulgarisation peut rencontrer un certain succès lorsqu’elle s’approprie la culture pop en vogue sur le Web.

Cet article est paru dans Sciences Humaines (n° 264, novembre 2014). Retrouvez le sommaire complet en cliquant ici.

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Classé dans Internet, Philosophie, Pop culture

La démocratie à l’épreuve de Pokémon

Cet article est paru dans Sciences humaines (mai 2014). Pour accéder au sommaire, cliquez ici.

Helix vs Dome

Quelle est la meilleure façon de prendre une décision quand on doit mettre des milliers de personnes d’accord ? Cette question de philosophie politique est âprement débattue sur Internet autour d’une partie de Pokémon, un jeu vidéo sorti chez Nintendo à la fin des années 1990 et destiné aux 8-12 ans à l’origine. Normalement, il se joue seul, mais un programmeur australien a lancé une version collaborative sur Twitch.tv, une plateforme de vidéo en ligne. Jusqu’à 120 000 internautes ont ainsi pris le contrôle d’un unique personnage virtuel : chaque fois qu’un participant appuyait sur le bouton « aller à droite » ou « en haut », la commande était exécutée à l’écran.
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Classé dans Philosophie, Politique, Pop culture

Tuer une personne ou en laisser mourir cinq, le jeu

Dans le feu de l’action, les hommes sont plus pragmatiques qu’ils ne l’imaginent, montre une expérience reproduisant « le dilemme du tramway » sous forme de jeu vidéo.

Sur www.scienceshumaines.com

 © Herve "Setaou" BRY sur Flickr

© Herve « Setaou » BRY sur Flickr

Les freins de votre voiture lâchent : si vous ne faites rien, cinq personnes seront tuées ; si vous braquez à gauche toute, vous provoquerez la mort d’un piéton. Que choisissez-vous ? C’est le genre de question que pose la philosophie morale pour mieux comprendre comment fonctionnent les hommes. Paradoxalement, une majeure partie des personnes interrogées choisissent la première option : elles préfèrent ne rien faire et laisser cinq personnes mourir plutôt que de tuer volontairement quelqu’un en braquant le volant.

Le problème de ces dilemmes abstraits, objecte un groupe de psychologues dans une étude publiée en début d’année, c’est qu’ils ne correspondent pas à la réalité. En pratique, on a beaucoup moins de temps pour réfléchir et on est submergé par le problème. Pour pallier cette difficulté, ils ont reproduit les dilemmes sous forme de jeu vidéo et ont comparé les réactions avec les réponses données sur le papier. Ça n’est certes pas une mise en scène réelle, mais ça s’en approche. Et les résultats sont surprenants ! Beaucoup font le contraire de ce qu’ils pensent – ils choisissent de tuer volontairement une personne plutôt que d’en laisser mourir cinq par exemple.

« Dans une situation hypothétique et donc moins chargée émotionnellement, conclut l’étude, la réponse est déontologique : l’aspect moral d’une action est considéré indépendamment de ses conséquences pratiques. À l’inverse, quand nous sommes réellement confrontés à la même situation, nos décisions dépendent moins de nos convictions éthiques. » Dans l’exemple de l’accident de voiture, ce n’est peut-être pas plus mal, mais ça n’est pas sans revers : lorsqu’une personne trouve un portefeuille dans la rue, elle sera peut-être moins encline qu’on ne le pense à retrouver le propriétaire qu’à prendre l’argent – utilitarisme oblige.

À lire : Indrajeet Patil et al., « Affective basis of judgment-behavior discrepancy in virtual experiences of moral dilemmas », Social Neuroscience, vol. IX, n° 1, février 2014.

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Classé dans Internet, Philosophie, Psychologie, Sciences

L’étrange censure des noms religieux dans le jeu vidéo Diablo III

Il est interdit de jouer au jeu Diablo III avec un avatar prénommé « Catholique », « Atheist » ou « Hindou ». Pas de problème, en revanche, pour l’appeler « Protestant », « Scientologue » ou… « Mahomet ».

Sur www.lemondedesreligions.fr

« Catholique » engendre le message d’erreur « caractère invalide » (à gauche). Pas de problème en revanche pour « protestant » (à droite).

Deux poids, deux mesures ? La question se pose depuis le lancement, le 15 mai, du blockbuster Diablo III, un jeu vidéo où toutes les religions ne sont pas censurées de la même manière. Pour jouer, les internautes doivent créer un personnage et lui attribuer un nom ; certains sont interdits, notamment ceux « à la moindre connotation relative aux religions majeures ou figures religieuses (par exemple Jésus, Christianisme, Buddha) », signale la charte de la plate-forme de jeu en ligne Battle.net . De fait, il est impossible de nommer son avatar « Catholique », « Juif » ou « Musulman ». En revanche — c’est là que le bât blesse —, rien ne s’oppose à ce qu’un joueur lui donne le nom de « Protestant », « Bouddhiste » ou encore… « Scientologue ». Lire la suite

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Classé dans Pop culture, Religion