Pour être psychologue, peut-être qu’il vaut mieux lire un bon roman qu’un texte de Sigmund Freud. C’est ce que laissent penser les résultats d’une expérience américaine, publiés dans la revue Science. Les chercheurs ont comparé les effets de la lecture d’un grand classique de la littérature, d’un roman de gare et d’un essai sur l’habilité à décoder les émotions dans le regard d’autrui.
Verdict : le premier groupe, qui s’est consacré à Anton Tchekhov par exemple, devinait plus facilement que les autres si une personne était souriante, triste ou encore anxieuse. Les lecteurs de polars et de romances arrivaient en deuxième, suivis du groupe qui avait lu un article réaliste, sur l’histoire de la pomme de terre par exemple. Autrement dit, les fictions, y compris populaires, pousseraient davantage que les essais à se mettre à la place des autres et à les comprendre… Les grands classiques de la psychologie, eux, restent utiles pour conceptualiser ce savoir brut.
Cet article est paru dans Sciences Humaines. Pour aller plus loin : David Comer Kidd et Emanuele Castano, « Reading literary fiction improves theory of mind », Science, vol. CCCXLII, n° 6156, 18 octobre 2013.