Quelle succession pour le pape?

L’Église met déjà en place le processus qui devrait conduire à l’élection d’un nouveau pape, fin mars.

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© Galazka / SIPA

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Alors que Benoît XVI vient d’annoncer sa démission, l’Église prépare déjà sa succession. Son porte-parole, le père Federico Lombardi, a déclaré lors d’un point presse que « nous devrions avoir un nouveau pape pour Pâques », le 31 mars exactement. Un conclave doit être organisé dans les quinze à vingt jours qui suivent la démission. Or Benoît XVI a annoncé qu’elle prendrait effet fin février. Il ne participera pas au conclave et devrait se retirer dans un monastère de l’enceinte du Vatican, après avoir séjourné dans la résidence d’été papale de Castel Gandolfo, près de Rome.

« Le pape a annoncé qu’il renoncera à son ministère à 20 heures, le 28 février, a précisé le père Lombardi. Commencera alors la période de ‘sede vacante’ (‘siège vacant’). » L’élection d’un nouveau pape est un processus complexe. Le déroulement des opérations doit se faire selon l’ordonnance prévue par Jean-Paul II en 1996, dans la constitution apostolique Universi dominici gregis. Le processus débute par la convocation au Vatican des cardinaux et s’achève par la bénédiction apostolique Urbi et Orbi du nouveau pape.

Concrètement, le pape est élu par un conclave réunissant à huis clos, dans la Chapelle Sixtine, au Vatican, les cardinaux venus du monde entier, âgés de moins de 80 ans. 117 ou 118 cardinaux électeurs, environ, devraient être ainsi amenés à siéger. Les Européens sont largement majoritaires, avec soixante deux cardinaux dont vingt huit Italiens et quatre Français. Les Sud-américains sont vingt, les Nord-américains quatorze, les Asiatiques onze, ainsi que les Africains. Un seul cardinal est Australien.

Il n’y a pas de campagne électorale à proprement parler, mais une liste informelle, officieuse, de cardinaux susceptibles d’assumer cette fonction. Les électeurs inscrivent leurs choix sur des bulletins, qui sont ensuite brûlés pour respecter le secret du vote. Plusieurs tours sont généralement nécessaires : quand les cardinaux ne sont pas parvenus à trancher, une fumée noire est générée. Lorsque c’est la fumée blanche, cela signifie que le pape a été désigné à la majorité par le conclave.

Parmi les successeurs possibles, les Italiens se détachent, comme à chaque élection… Mais justement, leur surreprésentation dans l’histoire de la papauté pourrait être un handicap. Dans le reste du monde, deux candidats se démarquent : le cardinal archevêque Peter Erdö, de Hongrie, et le cardinal canadien Ouellet. L’Amérique du Sud et l’Afrique, pays particulièrement pieux, attendent toujours leur tour. Mais compte tenu de la précipitation dans laquelle se trouve aujourd’hui le Vatican, difficile de croire qu’il fera preuve d’audace.

 

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