Groupuscule salafiste aujourd’hui accusé de terrorisme, cette petite association s’est faite connaître à force de provocations sur le web.

Mohammed Achamlane, le leader du groupe Forsane Alizza © Fred Dufour / AFP
Ils sont une poignée, mais font beaucoup parler d’eux. Vendredi dernier, 17 membres de l’association Forsane Alizza — un groupuscule islamique — sont placés en garde à vue en France. 13 sont depuis mis en accusation pour « détention d’armes et association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Le groupe est dissous depuis fin février, au motif qu’il aurait formé des personnes à la lutte armée.
Le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, affirme qu’ils continuaient cependant de suivre un entrainement physique et de rechercher des armes. Selon le procureur de Paris, François Molins, ils envisageaient également d’enlever le juge Albert Lévy, qu’un contentieux opposait à l’un des membres du groupe. En 2012, ce magistrat lyonnais condamna Baroudi Bouzid à deux ans de prison pour avoir privé de soin ses enfants et leur avoir interdit l’école.
« C’est un groupuscule à la marge », tranche le président du Conseil français du culte musulman, « composé de jeunes jouant d’actions spectaculaires médiatiques qu’ils filment en vidéo et diffusent ensuite ». Le web leur donne de l’écho : en juin 2010, ils se font connaître en manifestant devant un Mcdonald qu’ils accusent d’être au service d’Israël. Par la suite, ils s’insurgent contre l’interdiction du voile intégral, piétinent un code pénal au motif que la loi ne protège pas les musulmans et dénoncent vigoureusement la montée d’une islamophobie en France. À chaque fois, des opérations choc sont filmées et diffusées sur le net. Une figure emblématique se distingue : Mohammed Achamlane, dont les diatribes font le buzz. Lui se défend de tout recours à la violence et fait valoir sa liberté de manifester. L’enquête devra notamment déterminer s’il est le leader du groupe.
Sur leur site internet, « Forsane Alizza » défend la nécessité « d’élever la parole d’Allah ». Elle appelle à « combattre les mécréants hostiles à l’islam » et à manifester contre le « système démocratique ». Elle préconise notamment d’organiser une « contre-propagande » en développant des médias alternatifs. L’association se revendique par ailleurs du « Tawhid », un dogme islamique qui réaffirme l’unicité de la divinité.