Promenades en zone rouge

Promenades en zone rouge, Alain le Grand, éd. L’Archipel, octobre 2010. Résumé et critique sur www.evene.fr

Dans ce recueil de nouvelles dédiées à la Colombie, Alain Le Grand brosse une vaste galerie de portraits, diversifiés et suffisamment ancrés dans le réel pour sortir des clichés. Une situation revient en boucle : les « petits » résistent en vain aux pressions des « gros », les faibles aux puissants, les miséreux aux riches. « Ça marche comme ça dans le pays », résument régulièrement des personnages secondaires.

Certaines histoires sont excellentes, comme ‘Les visiteurs’, ‘Un gentil commissaire’, ’L’idiot’, ou encore ’Le Prof’. En quelques pages, l’auteur met en scène des conflits violents, parfois spectaculaires, mais surtout d’une grande tension psychologique. Le vocabulaire est précis, chaque phrase apportant sa pierre à l’édifice jusqu’à l’issue souvent tragique, même si la conclusion tombe parfois trop brutalement, comme dans ’Face à face’ ou ‘Le petit commissariat’.

D’autres nouvelles sont moins réussies. Dans ‘La promenade de Jaime’ ou ‘Roses de trottoir’, les incessantes répétitions peuvent agacer. Le genre de la nouvelle ne s’y prête pas et l’effet de style, faussement lyrique,  la dessert. ‘Roses de trottoir’, notamment, est à la fois trop bavard et trop court pour installer une ambiance consistante. Peu réussi aussi, ’La déprime du chef ’ traîne en longueur, sans vrai début ni fin… Quant à ‘Rencontre avec le diable’ et ‘Les risques du métier’, s’ils sont en eux-mêmes intéressants, l’issue est trop attendue pour justifier un traitement aussi long.

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