Mon corps, mon avatar

« Écran, mon bel écran, fais de moi la plus belle… » Sur les sites Internet de marques comme La Redoute ou H&M, les cabines d’essayage virtuelles ont la cote. En quelques clics, elles permettent d’essayer une robe ou un pantalon d’après une photo numérisée ou via un avatar aux mensurations de l’internaute. Plus récemment, l’entreprise de cosmétiques Shiseido a mis au point un miroir digital pour maquiller le reflet de son visage. C’est la dernière application grand public de ce que l’on appelle la « réalité augmentée », une technologie consacrée au mélange du réel et du virtuel, basée sur les travaux de l’informaticien américain Ivan Sutherland. Ces écrans donnent à voir un autre soi, qui n’est plus tout à fait soi ni tout à fait un autre, modifiable à l’infini. « Est-ce Lara Croft qui ressemble à Angelina Jolie ou l’inverse ? » interroge le philosophe Alain Milon, auteur de La Réalité virtuelle, avec ou sans le corps (Autrement, 2005). Pour ce spécialiste du numérique, les corps de chair tendent à disparaître des écrans au profit d’artefacts. Nudité organique ou nudité numérique ? Le choix est désormais possible, reste à savoir s’il nous libérera ou nous aliénera davantage.

Cet article est extrait du dossier « Être nu, est-ce vraiment naturel », publié dans Psychologies magazine n° 297 (juin 2010). Pour lire l’intégralité, cliquez ici

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