Archives de Tag: protestantisme

Une société pas si athée

Notre société de loisirs et de consommation n’est pas si “désenchantée” et matérialiste qu’on ne le pense ; elle est au contraire l’expression de valeurs religieuses, elles-mêmes héritées des écrits de Martin Luther au XVIe siècle. Les slogans des grands produits culturels (“just do it”, “enjoy”) comme les sermons des blockbusters – « you don’t believe, that’s why you fail », prêche maître Yoda dans Star Wars – sont loin d’être aussi athées qu’on ne le pense. Telle est la thèse paradoxale que défend Mark Alizart dans un essai érudit sur la Pop Théologie (PUF), retraçant cinq siècles d’histoire pour mieux anticiper la prochaine grande “Réforme” du monde occidental.

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Cet entretien est paru dans Le Monde des religions (n°73, septembre -octobre 2015). Pour le retrouver en ligne, cliquez ici.

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Classé dans Philosophie, Pop culture, Religion, Société

« Pas de différence de doctrine » entre luthériens et réformés

La création de l’Église protestante unie de France est fondée sur l’idée que les différences entre les deux familles (luthérienne et réformée) sont superficielles.

Sur www.lemondedesreligions.fr

Manuel Valls, à côté du president du conseil national de l'Eglise protestante unie de France, Laurent Schlumberger, lors de l'inauguration du premier synode national © GIRAUD FLORE/SIPA

Manuel Valls, à côté du president du conseil national de l’Eglise protestante unie de France, Laurent Schlumberger, lors de l’inauguration du premier synode national © GIRAUD FLORE/SIPA

Réunis pour leur premier synode national commun, le week-end dernier à Lyon, réformés et luthériens ont célébré la naissance de l’Église protestante unie de France (Epuf). Après être parvenues à un accord sur leur communion de foi en 1973, les deux familles se sont lancées dans un processus d’union institutionnelle en 2007, comme cela existe déjà en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et même en Alsace Moselle. Avec 350 000 fidèles en France, dont 22 000 luthériens, l’Epuf devient la première composante du protestantisme français.

Lors de la cérémonie, le président du Conseil national, Laurent Schlumberger, a dévoilé la philosophie de cette union : « Notre Église, et toute Église, est un des visages – un des visages seulement – de l’Église du Christ. Les institutions religieuses sont désormais marginales, les convictions sont individualisées, les affiliations fluctuantes ». Lire la suite

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Classé dans Religion, Société

L’exégèse francophone se ravive avec « Le Nouveau Testament commenté »

Deux maisons d’édition, suisse et française, compilent en un volume l’essentiel des commentaires sur le Nouveau Testament.

Sur www.lemondedesreligions.fr

Les juifs ont le talmud, les musulmans le tafsir…et les chrétiens ? Les trois monothéismes ont nourri une riche histoire en matière d’exégèse des textes sacrés. Néanmoins, si le nouveau testament a abondamment été commenté dans le passé – au Moyen-Age notamment – la théologie chrétienne peut sembler en recul. Pour la première fois en France, un Nouveau Testament commenté sera publié en un volume, compilant l’essentiel des analyses culturelles, historiques et théologiques sur le sujet.

Coéditées par Labor et Fides à Genève et Bayard à Paris, ces quelques 1250 pages sont le fruit de dix-neuf biblistes, protestants ou catholiques, français, belges québécois, suisses ou encore italiens. Lire la suite

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Classé dans Livres, Religion

Shlomo Sand remet en cause l’histoire officielle d’Israël

Professeur d’histoire à l’Université de Tel-Aviv, Shlomo Sand remet en cause dans son nouveau livre « Comment la terre d’Isräel fut inventée » l’historiographie officielle de son pays, et prête des origines évangéliques au nationalisme juif.

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Comment la terre d’Israël fut inventée : c’est le titre choc du nouvel essai de Shlomo Sand. Professeur à l’université de Tel-Aviv, il affirme que l’histoire de son pays, telle qu’elle est le plus souvent présentée, relève davantage de la mythologie biblique que de la réalité. D’après l’Ancien Testament, des royaumes juifs étaient établis en terre d’Israël jusqu’à ce que leurs habitants fussent contraints à l’exil. Les historiens situent généralement cette dispersion au Ier siècle de l’ère chrétienne, lorsque les juifs deviennent — selon l’expression consacrée — « un peuple sans terre ».

Certains courants nationalistes, sionistes en l’occurrence, s’appuient sur cette version de l’histoire pour légitimer la création de l’État d’Israël en 1948 — le peuple juif ne ferait que recouvrer sa patrie après des siècles d’exil… Mais pour Shlomo Sand, le « Royaume d’Israël » mentionné dans la Bible ne correspond pas à l’État actuel : il désignerait uniquement la Samarie, soit la moitié nord ; les villes de Jérusalem, Hébron ou encore Bethléem n’en feraient pas partie. Les rois précédents ayant « régné sur des lieux appelés Canaan ou Judée », ce serait un abus de langage d’assimiler ces régions les unes aux autres. Lire la suite

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