A posteriori, les extrémismes politiques du XXe siècle apparaissent comme des erreurs profondes. Comment ont-ils pu convaincre des peuples entiers ?
Vu de l’extérieur, l’extrémisme politique est indéfendable : c’est le mal par excellence, une idéologie que seuls des marginaux, des criminels ou des fous peuvent sérieusement rallier… Le problème est que sur le moment personne ne se voit ainsi. « Nul n’est méchant volontairement », écrivait Platon : personne ne prétend vouloir le mal pour le mal, mais toujours pour le bien. Cette illusion est le premier motif d’adhésion à des idéologies néfastes. Aujourd’hui, selon le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, un Français sur dix se déclare « plutôt raciste » et un sur quatre, « un peu raciste ». Mais ça n’est jamais sans mettre en avant une vision de la France plus unifiée, moins fragmentée, moins sujette aux dérives qu’ils attribuent aux étrangers… De leur point de vue, ces racistes avoués plaident pour…[ lire la suite… ]
Article de 1078 mots.
Cet article est paru dans Sciences humaines (mai 2014). Pour accéder au sommaire, cliquez ici.