Face à la pression des religieux, Barack Obama a dû renoncer à une partie de sa réforme de la santé publique.
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Des Américains catholiques manifestent contre le projet du Président Obama pour le remboursement de la contraception © Mark Nance/AP/SIPA
Barack Obama a été contraint de reculer sur le remboursement de la contraception. Un volet de la réforme de 2010 sur la santé, l’« Affordable Care Act », prévoyait en effet une prise en charge obligatoire des frais de santé par les employeurs, dont les contraceptifs. Or l’Église catholique, qui emploie de nombreux Américains laïcs dans les entreprises, considère la pilule comme un abortif et refuse de participer à son financement. Le conflit a couvé en coulisses pendant des mois, suscitant de vifs débats à la Maison Blanche. Dernièrement, l’administration Obama s’est résolue à repousser l’application de cette disposition au mois d’août, en attendant de trouver une solution avec l’Église.
Le gouvernement a proposé deux compromis : d’une part, les organisations religieuses n’auraient pas « à payer directement pour ces services ». Une assurance santé aurait joué les intermédiaires et pris en charge les contraceptifs à leur place. Quant aux organisations caritatives, les hôpitaux gérés directement par l’Église ou encore les écoles privées, la secrétaire du département américain de la santé a proposé qu’ils soient dispensés. Pour autant, la Conférence des Évêques des Etats-Unis n’est pas satisfaite, mettant notamment en avant « les propriétaires d’entreprises croyants », pour qui rembourser les contraceptifs serait « une atteinte à la liberté de culte ».
Les évêques maintiennent qu’il n’y pas de compromis possible en matière de liberté de conscience. L’affaire trouve un écho dans tous le pays, rapporte Le Figaro : quelque 70 % des Américains vont à la messe, et plus de le moitié des foyers disent les grâces avant les repas. Avec 70 millions de votants, les catholiques représentent un électorat dont Barack Obama peut difficilement faire abstraction : en 2008, 54 % des catholiques ont voté démocrate. Pour autant, beaucoup sont libéraux sur la question des contraceptifs. 98 % des femmes catholiques en ont utilisés, 57 % d’entre elles se disent favorables aux dispositions du président sur le sujet.