« Le roi du tatouage » exerçait depuis neuf ans sur des femmes, à domicile, un délit majeur dans ce pays.
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On ignore le nom de l’homme condamné à deux cents coups de fouet. En Arabie Saoudite, un Libanais surnommé « le roi du tatouage » a été arrêté par la police religieuse pour avoir tatoué des femmes dans la clandestinité. C’est le journal quotidien local Al-Madina qui livre l’information, reprise par l’AFP. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait exercé cette activité depuis neuf ans, grâce à un visa commercial. Dans un premier temps, il aurait loué une villa à Jeddah, dans l’Ouest du pays, pour y recevoir ses clientes. Se sentant sous surveillance, il aurait pris le parti d’exercer son activité à domicile, pour plus de sécurité.
Pour l’arrêter, la « Commission pour la promotion de la vertu et la prévention contre le vice » a demandé à un policier en civil de se faire passer pour le chauffeur d’une cliente potentiel. Le « roi du tatouage » ne s’est pas suffisamment méfié et s’est laissé guider. Dès qu’il entre dans le domicile de la prétendue cliente, il est mis aux arrêts. Il clame son innocence et nie tatouer des femmes. Mais les agents trouvent dans son sac de nombreux ustensiles de beauté : produits pour raffermir les seins ou faire disparaître les tâches de la peau, crèmes amincissantes… Il est également trahi par son téléphone portable : les numéros de clientes et les photos de ses tatouages semblent le confondre, rapporte le quotidien saoudien.
Au procès, « le roi du tatouage » accepte sa condamnation, mais le Parquet décide d’interjeter en appel pour réclamer une peine plus sévère, estimant que ce cas devrait servir d’exemple. En Arabie Saoudite, la mixité entre hommes et femmes est vivement prohibée. En outre, l’islam est la religion d’État. Si le Coran ne condamne pas explicitement les tatouages, quoiqu’il rejette le fait d’altérer la création divine, il y a consensus pour dire que la tradition islamique l’interdit : il serait même source de « malédiction ». Aux yeux de la justice saoudienne, le « roi du Liban » est doublement coupable et subira au moins le fouet. On ignore en revanche quel sort est réservé aux clientes dont la police a trouvé les numéros.