Autour de Paris, existe une ancienne voie de chemin de fer, la «petite ceinture», laissée en friche mais fréquentée par de nombreux promeneurs. L’anthropologue Julie Scapino a étudié cet espace si particulier qui, recolonisé par la faune et la flore, accueille une étonnante biodiversité. Cet article est paru sur Le Journal du CNRS.

L’ancienne ligne de la petite ceinture couvre 32 kilomètres tout autour de Paris, intra-muros. © J. SCAPINO
« On pense qu’il y a des renards », glisse Julie Scapino, auteur d’une thèse sur la reconquête de la petite ceinture de Paris. Dans cette ligne de chemin de fer, construite autour de la capitale au XIXe siècle et aujourd’hui largement fermée à la circulation comme au public, fouines, hérissons et lézards des murailles ont reconquis un espace laissé en friche. Des plantes exotiques ou invasives, comme le robinier faux acacia et l’ailante, émaillent des tapis de verdure traversés par les rails… et quelques promeneurs. Car les clôtures n’empêchent pas les Parisiens d’enjamber les interdits pour quitter l’agitation urbaine – à l’instar des amateurs de virée dans les catacombes. « Il s’agit d’un espace à part, très différent d’un parc aménagé ou d’un bois aux abords de la ville, insiste Julie Scapino, qui travaille actuellement au Laboratoire dynamiques sociales et recomposition des espaces (LADYSS). C’est un terrain privilégié pour interroger le rapport des citadins à la biodiversité, et l’idée d’une cohabitation avec un environnement plus sauvage. »
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