Pour le philosophe Éric Fourneret, spécialiste de bioéthique et du fonctionnement des hôpitaux, la réflexion éthique suppose d’interroger
les expériences des principaux concernés – soignants et soignés notamment.
Abstraite, la philosophie ? Pas forcément. De plus en plus de philosophes choisissent un terrain de recherche permettant de s’immerger dans le concret. C’est le cas d’Éric Fourneret, lauréat en 2014 des Trophées de l’éthique décernés par la fondation Ostad-Elahi. Attaché de recherches à l’université Paris-V, spécialiste d’éthique médicale et de questions liées à la fin de vie – euthanasie, don d’organe… – É. Fourneret mène des « enquêtes philosophiques » en milieu hospitalier. Il y passe plus de temps qu’en bibliothèque, pour discuter avec les médecins, les infirmiers, les patients et leurs familles. « J’ai besoin de m’imprégner de cette atmosphère et de ces échanges », explique-t-il. Il vient ainsi de passer trois ans dans des services de pédiatrie, pour nourrir ses recherches sur l’annonce d’une pathologie à risque vital faite à un jeune adulte ou à un adolescent. Il est également membre de comités d’éthique en centre hospitalier, à Chambéry, Saint-Marcellin ou encore Grenoble. « Je confronte mes expériences aux concepts philosophiques supposés y répondre. » Lire la suite