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«Dans l’Antiquité, on criait déjà « Allez les verts ! »»

Alors que les Jeux olympiques de Rio sont sur le point de débuter, l’historien Jean-Paul Thuillier revient sur les origines de ces Jeux dans la civilisation gréco-romaine. Cette interview est initialement parue sur CNRS Le journal, à retrouver ici – et pour une lecture en anglais.

Un aurige (conducteur de char). Dans l’Antiquité, il y avait beaucoup moins de disciplines que dans les Jeux actuels : des courses hippiques et des épreuves athlétiques pour l’essentiel et aucun sport collectif. © BEBA/AISA / Bridgeman Images

Un aurige (conducteur de char). Dans l’Antiquité, il y avait beaucoup moins de disciplines que dans les Jeux actuels : des courses hippiques et des épreuves athlétiques pour l’essentiel et aucun sport collectif. © BEBA/AISA / Bridgeman Images

 

Peut-on dire que les Jeux olympiques actuels ont été inventés dans la Grèce antique ?
Jean-Paul Thuillier1 : C’est ce que laisse penser leur nom, mais ils n’ont pratiquement rien en commun avec les « concours » ou « rassemblements » (agônes) qui étaient organisés à Olympie à partir du VIIIe siècle avant notre ère. Lorsque Pierre de Coubertin invente les Jeux modernes, entre 1894 et 1896, l’idée est de démocratiser le sport en l’internationalisant. Or les notions de sport amateur et d’État-nation n’existaient tout simplement pas dans l’Antiquité. Outre ce point capital, il y avait beaucoup moins de disciplines : des courses hippiques et des épreuves athlétiques pour l’essentiel, et aucun sport collectif. Les anciens Grecs jouaient parfois au ballon, mais jamais dans le cadre des compétitions olympiques. Enfin, il faut rappeler que ces concours étaient dédiés aux dieux et s’inscrivaient dans toute une série de manifestations rituelles : processions, prières, sacrifices… Ce qui n’est évidemment pas le cas aujourd’hui. Bref, on décrit deux réalités très différentes. Le fait que les premiers Jeux modernes se sont déroulés à Athènes et non à Olympie me paraît d’ailleurs révélateur. En 2004, le Comité organisateur a organisé l’épreuve de lancer de poids dans le stade d’Olympie, pour le symbole : j’ai trouvé cela amusant dans la mesure où ce sport n’existait pas dans l’Antiquité !

jeux olympiques dans l'Antiquité

Athlètes grecs à l’entraînement (Ve siècle av. J.-C.). A partir du IVe siècle av. J.-C. et sous l’Empire romain, les concours se sont multipliés autour de la Méditerranée : en Turquie, en Tunisie, en Egypte, en Italie… Ashmolean Museum, University of Oxford, UK / Bridgeman Images

 

D’autres compétitions similaires ont-elles été organisées dans le reste du monde antique ?
J.-P. T. : Effectivement, le sport n’est pas né en Grèce, contrairement à une idée reçue. Des pratiques plus anciennes ont été recensées en Égypte ou dans la civilisation sumérienne par exemple. Ce qui est vrai, en revanche, c’est qu’il prend une importance considérable et relativement inédite dans le monde grec. Lire la suite

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JO de Londres : les athlètes musulmans font-ils le ramadan ?

De nombreux athlètes musulmans présents aux JO de Londres sont confrontés à un dilemme : concourir en respectant le ramadan ou rompre le jeûne.

Sur www.lemondedesreligions.fr

Mahiedine Mekhissi-Benabbad, coureur français, a choisi de rompre le jeûne pendant la compétition © Olivier Morin / AFP

Pour la première fois depuis les Jeux Olympiques de Moscou, en 1980, le ramadan coïncide avec les compétitions. Quelque 3 500 athlètes musulmans se retrouvent confrontés à un dilemme : respecter ce pilier de l’islam ou manger pour être au top de leur forme.

« Un sportif en plein effort a besoin de 250 ml d’eau toutes les 20 minutes », estime le médecin Hicham Moutaouakil, secrétaire général de l’Association régionale de médecine du sport de Rabat (Maroc). Le médecin du sport Jean-Baptiste Mercier confirme: « À part tôt le matin, déclare-t-il au magazine Le Point, la pratique du ramadan paraît inconcevable au regard de l’intensité des épreuves sportives de haut niveau.  »

« Incontestablement, nos capacités physiques sont diminuées », estime la nageuse marocaine Sara El-Bekri, qui ne jeûnera pas. Mahiedine Mekhissi, le spécialiste des 3000 mètre steeple français, ne suivra pas non plus le ramadan. Il entend se rattraper plus tard, comme une majorité d’athlètes musulmans.

« C’est un choix personnel, renchérit le judoka français Sofiane Milous pour Le Figaro. Chacun pratique sa religion comme il le veut. Je ne jugerai les choix de personne, comme personne ne doit juger les miens. » Il rattrapera chaque jour non jeûné après les Jeux : « On a un an pour le faire », assure-t-il. D’autres décident de braver les jeux à jeun, les footballeurs marocains, par exemple. Lire la suite

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