Archives de Tag: biais

« Nous devrons nécessairement limiter notre consommation »

Alors que la surconsommation épuise la planète, miser sur les bonnes volontés individuelles ne suffira pas, estime Thierry Ripoll. La solution devra être collective et politique. Cette interview est parue dans « Le monde en 2050 », les Grands Dossiers de Sciences Humaines n° 69 (Décembre 2022 – Janvier/Février 2023). À découvrir en ligne !

Thierry Ripoll est professeur de psychologie cognitive à l’université d’Aix-Marseille. Il vient de publier Pourquoi détruit-on la planète. Le cerveau d’Homo sapiens est-il capable de préserver la Terre ? (Le Bord de l’eau, 2022).

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Classé dans Politique, Psychologie

Comment décidons-nous ?

J’ai dirigé le dernier dossier de Sciences Humaines, consacré à la prise de décision (n°348 – juin 2022). À découvrir en kiosque ou en ligne !

Trois grandes familles de réponses ont été apportées à cette interrogation. Dès l’Antiquité, la philosophie s’intéresse notamment aux enjeux moraux: se décider, c’est préférer certaines valeurs, un modèle de vie et de société à d’autres.

Aux 19e et 20e siècles, l’économie met un fort accent sur la question de la délibération, soit le calcul rationnel des décisions supposées les plus bénéfiques à un individu.

Plus près de nous, la psychologie explore à nouveaux frais les choix automatiques que chacun fait au quotidien.

Ces trois dimensions ne sont pas forcément exclusives et s’enrichissent même. Entre raison et intuition, préférence morale et subjective, la décision n’a pas fini de livrer ses mystères.

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Les sciences cognitives au service du citoyen

À propos de Homo sapiens dans la cité. Comment adapter l’action publique à la psychologie humaine, Coralie Chevallier et Mathieu Perona, Odile Jacob, 2022 (286 p., 22,90 €). Cette critique est parue dans Sciences humaines (n° 347, mai 2022).

Nous ne sommes pas parfaits. Homo sapiens dans la cité critique l’idée, fondamentale en théorie économique, selon laquelle les humains sont des individus rationnels cherchant constamment à maximiser leurs profits. Si ce modèle était conforme à la réalité, nous ne serions pas imprévisibles et adopterions peu de comportements contraires à notre intérêt, comme fumer, jouer au casino malgré les statistiques ou négliger une aide publique dont nous aurions bien besoin.

Ainsi, soulignent Coralie Chevallier et Mathieu Perona, « 30 % des allocations sociales ne sont pas perçues, 36 % des personnes ciblées par le revenu de solidarité active n’en bénéficient pas, et plus de 50 % des bénéficiaires d’aide à la complémentaire santé ne la perçoivent pas ».Pour expliquer ces comportements, à première vue irrationnels, les auteurs en appellent à la psychologie cognitive et à l’économie comportementale. De leur point de vue, les humains ont tendance à privilégier les raisonnements rapides, utiles à première vue, mais simplistes et régulièrement faux, plutôt que les analyses laborieuses, mettant en jeu des intérêts de long terme, mais généralement plus exactes et conformes à la réalité. L’originalité de cet ouvrage n’est pas de rappeler cette thèse, déjà exposée par l’économiste Daniel Kahneman, mais d’en faire un enjeu de politique publique.

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Santé : les biais de l’intelligence artificielle

De plus en plus de médecins utilisent l’intelligence artificielle (IA) pour faire de l’aide au diagnostic, analyser des images, des radios, ou détecter plus facilement des signes de pathologie par exemple. L’espoir est notamment de limiter les erreurs humaines dues à la fatigue ou à l’inattention, que ne connaissent pas les machines. Mais attention, alerte une récente étude. Tout dépend de la base de données qui a servi à entraîner et programmer la machine. L’étude s’est penchée sur les biais liés au sexe des patients : si les images de sujets masculins sont surreprésentées, les femmes seront moins bien diagnostiquées ; et inversement. En revanche, les performances de l’IA sont excellentes lorsque les deux sexes sont représentés à égalité. Plus généralement, ces résultats suggèrent que les groupes minoritaires risquent de pâtir du développement de l’aide au diagnostic et de systèmes d’IA. Les chercheurs plaident donc pour la constitution de bases de données aussi diversifiées et équilibrées que possible, et plus généralement pour qu’une réflexion éthique et méthodologique accompagne davantage les développements de ces technologies.

Agostina Larrazabal et al., « Gender imbalance in medical imaging datasets produces biased classifiers for computer-aided diagnosis », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. CXVII, n° 23, 9 juin 2020.

Cette brève est parue dans Sciences Humaines (n° 329, octobre 2020). Rendez-vous en kiosque ou sur le site pour retrouver d’autres actus scientifiques.

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