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Comment apprend-on à parler ?

Sciences Humaines (n° 333, février 2021) consacre son dossier de rentrée au langage. Comment apprend-on à parler ? Quelle est la force des interactions sociales ? Comment les langues évoluent-elles ? J’ai eu le plaisir de coordonner ce dossier, à découvrir en kiosque ou en ligne !

Les bébés maîtrisent leur langue en un temps record, bien plus vite que les adultes lorsqu’ils s’essaient aux langues étrangères. Comment expliquer la rapidité de cet apprentissage ? Quels sont les mécanismes cognitifs à l’œuvre ? Quelle est l’influence des autres et plus généralement du contexte dans lequel les enfants grandissent ?

Comme le montre ce dossier, les recherches récentes en sciences du langage ont dépassé la querelle de l’inné et de l’acquis au profit d’une vision médiane ou « interactionniste » : parler s’apprend au fil de relations complexes entre ce qu’un tout-petit peut et ce qu’il perçoit dans son environnement – le comportement des adultes comme celui d’autres enfants par exemple. Même des troubles du langage ayant apparemment une origine physiologique n’ont pas les mêmes conséquences d’un milieu social à un autre.

De fait, la parole ne se réduit pas au fait d’exprimer une pensée ; elle s’insère dans un ensemble de pratiques discursives et de codes sociaux. Elle est toujours en mouvement, susceptible d’évoluer au fil des générations, des époques et des environnements. Trop complexe pour se retrouver telle quelle dans la nature, chez d’autres espèces animales par exemple, mais aussi trop spontanée pour être rationalisée par une intelligence artificielle, elle garde encore une large part de mystère.

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Les bébés savent faire semblant de pleurer

Difficile d’accuser un nourrisson de « faire un caprice », et pourtant… Selon une étude publiée en décembre 2013 par Hiroko Nakayama, enseignante-chercheuse à l’université du Sacré-Cœur de Tokyo, les plus petits seraient bel et bien capables de simuler quand ils se plaignent. Elle est parvenue à cette conclusion en filmant deux bébés âgés de 7 et 9 mois, une heure tous les quinze jours pendant six mois. Premier constat : le plus jeune a pleuré deux fois plus souvent – 64 fois contre 38 – et de façon beaucoup moins nette que le second. Il lui arrivait dans 2 % des cas de rire ou de sourire juste avant ou après les pleurs, tandis que le plus âgé exprimait à chaque fois des émotions négatives – colère, tristesse…

Pour H. Nakayama, cela tend à montrer que le premier bébé imite une attitude plus qu’il exprime réellement ses émotions, cherchant notamment à attirer l’attention de ses parents. Le plus intéressant, poursuit la chercheuse, c’est que cette simulation ne semble pas forcément « mal intentionnée » ni « capricieuse » à proprement parler. Lire la suite

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