Le pouvoir de la beauté

Comme cette mini-miss, victorieuse à un concours de beauté en 1979 aux États-Unis, les beaux enfants bénéficieront d’avantages toute leur vie

Source de privilèges quand on a la chance d’en être doté, de souffrances et de discriminations quand on en manque, la beauté physique est peut-être la première des inégalités. Tout au long de notre vie, elle joue un rôle décisif en amitié, en amour ou encore au travail. Pour réussir un entretien d’embauche, ne dit-on pas qu’il faut avoir « la tête de l’emploi » ?

Sur Instagram, l’influenceuse fitness et beauté Aitana Lopez compte plus de 300 000 abonné·es et gagnerait environ 10 000 $ par mois grâce à des partenariats. Pourtant Aitana Lopez… n’existe pas. Ce mannequin virtuel est entièrement généré par intelligence artificielle. La promotion de canons de beauté virtuels semble passer un nouveau cap

On commence enfin à reconnaître l’injustice foncière que constitue ce « privilège de beauté » dans une société se voulant démocratique ou méritocratique. Et des propositions abondent pour y mettre fin : en apprenant à remettre en question les canons esthétiques, en prenant conscience de leurs biais sexistes, racistes, grossophobes ou encore validistes, etc.

L’artiste ivoirienne Laetitia Ky réalise d’étonnantes sculptures avec ses cheveux crépus, une façon de combattre l’injonction à les lisser, importée d’Europe, et de revaloriser les beautés noires

Progressivement, d’autres formes de beauté, plus inclusives, mais surtout plus naturelles et réalistes s’imposent. Néanmoins, à l’heure où la chirurgie esthétique semble connaître une envolée inédite, notamment chez les jeunes, le plus dur reste à faire : réfréner notre tendance spontanée à croire que ce qui est beau est également bon ou authentique, et chercher la valeur d’une personne au-delà de son apparence.

Et si on s’attaquait enfin à la beauté ?

Quel est le pouvoir de le beauté ? Comment détermine-t-elle nos vies ? Et comment lutter contre ces discriminations ? Ces questions sont au cœur du dernier dossier que j’ai dirigé pour le magazine Sciences Humaines (n° 369, juin 2024). À découvrir en kiosque ou en ligne

Merci aux journalistes de grand talent qui ont participé à ce beau numéro : Nicolas Gastineau, Béatrice Kammerer, Cécile Peltier, Laurence Serfaty, Salomé Tissolong et Agnès Vernet. Sans oublier l’historienne Anne Carol pour son article sur l’évolution des « monstres » à travers le temps.

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