Un retraité américain a recopié la Bible à la main en quatre ans, une expérience qu’il juge épanouissante.
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Quatre ans : c’est le temps qu’il a fallu à Philip Patterson, designer à la retraite habitant Philmont, aux États-Unis, pour recopier la Bible à la main; il a gravé les dernières lignes samedi 11 mai, devant 125 personnes réunies à l’Église presbytérienne de Saint Peter, à Spencertown, dans l’État de New-York. « Chaque jour où j’ai écrit, a-t-il déclaré, j’ai découvert quelque chose de nouveau, et mon esprit s’est ouvert de plus en plus. Ce n’est pas tant que je sois devenu plus religieux, mais que je me sens plus accompli en tant que personne. »
L’histoire commence en 2007. Un ami de longue date, musulman, lui parle de la tradition islamique consistant à recopier le Coran. Sur le coup, Philip Patterson lui répond que la Bible est trop longue pour se livrer à cet exercice. C’est justement une excellente raison de le faire, rétorque son ami. Bien qu’il ne soit pas particulièrement religieux, Philip Patterson s’attaque au Pentateuque en guise de prototype. Deux ans plus tard, il commence à recopier La Bible du roi Jacques, publiée pour la première fois en 1611, sous le règne de Jacques Ier d’Angleterre.
À raison de six à quatorze heures de travail par jour, il recopie près de 788 000 mots sur 2400 pages blanches, poussant le perfectionnisme jusqu’à tracer des lignes pour écrire droit et les effacer une fois la page terminée. L’entreprise n’est d’ailleurs pas tout à fait finie, puisque Philip Patterson envisage encore de prendre un an pour relier le livre et fabriquer une couverture avant de le donner à l’église de Saint Peter.
Quand on lui demande quelle partie de la Bible il a préféré, il cite en premier le livre de Ruth, se déclarant particulièrement sensible à la loyauté et à la droiture des personnages. La violence de certains textes lui déplaît, et le personnage de Jésus peut lui sembler trop condescendant dans certaines descriptions. Mais au-delà des récits, affirme-t-il, la Bible lui semble un formidable effort pour comprendre quelle est la place de l’homme dans le monde. À l’avenir, il entend saisir toute opportunité pour se lancer dans une entreprise similaire.