Archives de Tag: neurosciences

Libre malgré tout ?

Battant en brèche l’idée de déterminisme et certaines thèses défendues dans le sillage des neurosciences, le philosophe Alfred Mele réhabilite le libre arbitre : nous bénéficierions bien d’une marge de manœuvre dans nos choix. Cette chronique est parue dans Management (n° 305, octobre – novembre 2022), à découvrir en kiosque ou en ligne. À lire pour aller plus loin : Le libre arbitre à l’épreuve de la science, d’Alfred Mele (Eliott éd., 2022)

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Sciences Humaines a 30 ans

30 ans ! L’âge de la maturité. Sciences Humaines consacre son numéro anniversaire à tous les changements et bouleversements qui ont émaillé sa vie, entre les années 1990 et 2020 : géopolitique, écologie, nouvelles technologies… Un numéro passionnant, à mettre entre toutes les mains 😉

J’y signe un article sur la génétique et un autre sur les neurosciences. Sans que je ne m’y attende, ils ont fini par dire un peu la même chose : gros emballement, difficultés à donner du sens aux données, retour à des questions fondamentales et méthodologiques…

À retrouver en kiosque ou en ligne !

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Homo biologicus

Peut-on espérer comprendre l’esprit humain sans commencer par le cerveau et les cellules de notre corps ? Le neurobiologiste Pier Vincenzo Piazza en doute fortement. Pour lui, la dichotomie classique entre le corps et l’esprit n’est pas fondée. Nos oscillations psychologiques, nos comportements, notre culture ou encore notre spiritualité s’expliquent d’abord en termes de mécanismes biologiques. L’auteur décrit par exemple comment des expériences de vie traumatisantes peuvent s’inscrire au fer rouge dans les neurones, comment notre quête du bonheur et du plaisir est un produit de l’évolution, ou encore quelles modifications du cerveau peuvent faire basculer un individu dans la toxicomanie.

Précises et pédagogiques, les analyses neurobiologiques de P.V. Piazza sont d’autant plus convaincantes qu’elles ne versent pas dans un réductionnisme simple que l’auteur critique par ailleurs, s’agissant de la génétique notamment. Certains arguments font mouche : si l’esprit était une entité purement immatérielle, par exemple, comment des objets, des faits ou des événements matériels pourraient-ils avoir un effet sur lui ? Cet essai captivera tout lecteur s’interrogeant sur les rapports entre le corps et l’esprit, la nature et la culture, la biologie et la psychologie.

Seul bémol : en usant et abusant d’expressions telles que « selon les sciences humaines et sociales », P. V. Piazza cède facilement au sophisme de l’homme de paille. Les thèses qu’il attribue aux humanités sont souvent caricaturales et ne correspondent pas à l’état actuel de la recherche, par exemple en philosophie de l’esprit ou en épistémologie. On recommandera donc de survoler voire d’oublier les chapitres abordant l’histoire des idées, pour dévorer avec d’autant plus de gourmandise les parties revenant à la biologie, qui est le vrai domaine d’expertise de l’auteur.

Homo biologicus, Pier Vincenzo Piazza, Albin Michel, 2019, 416 p., 22,90 €. Cette critique est parue dans Sciences Humaines (n° 318, octobre 2019).

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Secrets de la motivation et « neurobullshit »

Management consacre son numéro d’avril aux sciences cognitives (n° 273, avril 2019. À découvrir en ligne !). J’ai réalisé un article sur la motivation, les ressorts psychologiques et cognitifs de l’implication au travail. Un grand merci pour leurs témoignages et commentaires à :

J’ai également réalisé un article sur l’engouement démesuré que suscite tout ce qui comporte le préfixe « neuro ». Un grand merci pour leurs analyses à Brigitte Chamak, neurologue devenue sociologue des sciences, co-directrice de Neurosciences et société : enjeux des savoirs et pratiques sur le cerveau (Armand Collin, 2014), et le sociologue Alain Ehrenberg, notamment auteur de La Mécanique des passions. Cerveau, comportement, société (Odile Jacob, 2018).

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« Une carte cérébrale n’a rien de neutre ! » trois questions à… Giulia Anichini

L’anthropologue Giulia Anichini, auteure de La Fabrique du cerveau (Éditions matériologiques, 2018) a passé deux ans dans des laboratoires de neuro-imagerie. Elle remet en question la neutralité des images utilisées en neurosciences pour localiser des « zones du cerveau » supposées responsables de comportements sociaux.

Cette interview est parue dans Sciences Humaines (n° 310, janvier 2019), dans le cadre d’un grand dossier sur « le cerveau en 12 questions« . À découvrir en ligne (accès abonné) ou en kiosque !

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Biais cognitifs : alliés ou ennemis du management ?

Destinés à faciliter et accélérer la prise de décision, ces mécanismes de la pensée nous poussent à faire des erreurs. Mais ils peuvent aussi être utilisés à bon escient, le tout étant d’apprendre à faire avec.

Par Jm3 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=58115523

Cet article est paru dans Management (n° 263, mai 2018), dans le cadre d’un dossier sur les neurosciences et le management. À commander en ligne ! Un grand merci pour leurs analyses et témoignages à :

  • Thomas Boraud, directeur de recherche au CNRS et auteur de Matière à décision (CNRS éditions)
  • Alexandra Didry, docteure en psychologie sociale et directrice de la R&D chez PerformanSe
  • Riadh Lebib, docteur en neuropsychologie et consultant pour le groupe STB

À lire également : Système 1 système 2. Les deux vitesses de la pensée, de Daniel Kahneman (Flammarion)

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Troubles de l’attention : le neurofeedback, une alternative aux médicaments ?

De nombreux enfants souffrent de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Face aux limites des traitements à base de psychotropes qui leur sont proposés, des alternatives se développent. C’est le cas du neurofeedback, une technique d’entrainement cérébral qui utilise certaines ondes du cerveau. Problème : son efficacité n’a pas été scientifiquement démontrée à ce jour. Mélodie Fouillen, doctorante au CRNL, travaille sur un protocole qui devrait permettre de savoir si le neurofeedback constitue une piste thérapeutique sérieuse ou non. Cet article est paru sur Cortex Mag

A première vue, une séance de neurofeedback évoque une scène de science-fiction. Electrodes sur la tête, un patient visualise l’activité de son cerveau, représentée par des ondes sur un écran d’ordinateur, et s’efforce de changer d’état mental pour corriger ce qui ne va pas. Telle onde est associée à ses migraines, à ses épisodes dépressifs ou à son anxiété ; il faut donc trouver le « bon état d’esprit » pour qu’elle disparaisse de l’écran. C’est un peu comme apprendre à chanter avec un fréquencemètre audio : on modifie la hauteur de sa voix en fonction des indications que renvoie l’appareil jusqu’à obtenir à coup sûr un « la 440 ».

Comment fonctionne un dispositif de neurofeedback ? Grâce à un électro-encéphalogramme, on mesure les fréquences électriques générées par l’activité des neurones. Ces fréquences sont associées à différents états mentaux – comme la peur, la concentration, l’envie… (lire l’encadré ci-dessous) – et sont instantanément transcrites sur un écran d’ordinateur. « Elles peuvent être représentées de manière ludique, renchérit Mélodie Fouillen, doctorante au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL). Pour les enfants, par exemple, il est possible d’utiliser des jeux vidéo : un avion vole ainsi de plus en plus haut à mesure qu’ils éliminent les mauvaises ondes. » Lire la suite

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Luis Garcia-Larrea cherche là où ça fait mal

Ce médecin neurobiologiste s’efforce de comprendre comment fonctionne la douleur physique chez l’homme, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques. Ce portrait est paru sur Cortex Mag.

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«La douleur est une bonne chose, assure sans crainte du paradoxe le neurobiologiste Luis Garcia-Larrea, chercheur à l’Inserm et à l’hôpital neurologique de Lyon. Sans elle nous ne pourrions tout simplement pas survivre.» La douleur est en effet un système d’alarme parmi les plus fondamentaux de la vie. On le retrouve chez les organismes les plus anciens ou rudimentaires : même une paramécie est sensible à ce qui pourrait la détruire ; c’est, par exemple, ce qui lui permet de fuir lorsqu’elle entre en contact avec un milieu acide. De la même manière, les vers ou les mollusques repèrent les stimulations potentiellement nocives grâce à des terminaisons nerveuses spécifiques situées dans la peau ou les muqueuses, appelées nocicepteurs – du latin nocere et capere, qui ont respectivement donné nuisible et capter.

Luis Garcia-Larrea consacre ses recherches à l’ensemble du système nociceptif chez l’homme, allant des premières sensations désagréables à l’analyse qui en est faite par le cerveau et aux réactions qui en découlent. Il a tout récemment reçu un prix de l’Institut de France pour ses travaux sur «l’expérience douloureuse chez l’homme», après avoir été récompensé, en 2009, par la Fondation NRJ pour ses recherches sur la douleur et ses traitements. Farouche défenseur de la recherche fondamentale, il estime qu’on ne peut traiter la douleur qu’en connaissance de cause : «Ce n’est qu’en bout de chaîne, et sans forcément l’avoir cherché, que l’on peut en déduire des processus thérapeutiques.» Lire la suite

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