Le président des riches. Une Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, éd. Zones, septembre 2010. Résumé et critique sur www.evene.fr.
C’est une charge de plus contre Nicolas Sarkozy, ou plutôt une rafale. Les auteurs, deux sociologues spécialistes de la « high society », reconnus pour leurs travaux sur l’oligarchie sociale, ont répertorié les faits et « méfaits » du «président des riches », depuis son élection en 2007. Résultat : une synthèse précise et dense des critiques qui sont habituellement adressées au président de la République : de la nuit du Fouquet’s jusqu’à l’affaire Woerth-Bettencourt, en passant par le bouclier fiscal, la proximité affichée du politique et du financier, ou encore la privatisation de France Télévisions.
L’exercice a ses limites : un lecteur qui a suivi l’actualité ces quatre dernières années n’apprend pas grand chose. Il y a bien quelques passages sur les racines historiques et sociales de cette politique, quelques dizaines de pages sur 200, les plus intéressantes. Pour le reste, c’est plus un anathème richement documenté, mais partisan. Malgré des démonstrations rigoureuses, appuyées sur des faits et des chiffres, l’unilatéralisme est le principal défaut de cet essai et les préjugés des auteurs sont discutables : la TVA est-elle « le plus injuste des impôts » ? L’État a-t-il « prêté de l’argent aux banques » pour les soutenir pendant la crise ? Nicolas Sarkozy a-t-il « certainement contribué au départ soudain et involontaire de Patrick Poivre d’Arvor » ? La contradiction qui aurait pu être apportée par le « camp » (politiques, analystes…) présidentiel est quasi inexistante. Résultat : les anti Sarkozy trouveront de quoi conforter leur opinion, les pro Sarkozy ne changeront pas d’avis et le débat en restera au point mort.