Consacré à la mobilité quotidienne des enfants en milieux urbains, le projet Mobi’Kids apporte un éclairage nouveau sur leur apprentissage de l’autonomie. Détails avec Sandrine Depeau, responsable scientifique du programme. Cette interview est parue dans Le Journal du CNRS.

Quel est l’objet du programme de recherche Mobi’Kids ?
Sandrine Depeau. L’idée est de comprendre comment les enfants se déplacent et deviennent autonomes en ville. C’est un sujet sur lequel je travaille depuis ma thèse, soutenue en 2003. À l’époque, j’ai observé que cet apprentissage ne dépendait pas seulement de la taille d’une ville, de ses aménagements ou du type de lieu fréquenté par exemple. Ces paramètres sont certes importants, mais l’environnement familial, social ou encore les modes de vie jouent aussi un rôle. Ce que nous tentons de définir dans le programme sous la notion de « cultures éducatives urbaines ».
Dans cet esprit, nous avons voulu montrer que l’acquisition de l’autonomie dépendait de multiples facteurs, tout en évaluant le poids de chacun de façon aussi fine que possible. À terme, l’ambition est de mieux comprendre comment les enfants grandissent et peuvent investir une ville. L’enjeu est aussi sanitaire, puisque nous constatons qu’on peut les inciter à choisir des modes de transports actifs – comme le vélo – pour lutter contre la sédentarité et les risques associés, par exemple le surpoids.
Lire la suite