Archives de Tag: éthique

« On a trop longtemps considéré que l’intégrité scientifique allait de soi »

Le sociologue des sciences Michel Dubois dévoile les résultats de la vaste enquête CovETHOS sur l’intégrité et l’éthique des scientifiques à l’épreuve du Covid-19. Cette interview est parue dans Le Journal du CNRS.

Plus de 2000 personnes travaillant au CNRS ont répondu à l’enquête CovETHOS. ©Cyril FRESILLON / LAM / CNRS Photothèque

Qu’est-ce que l’étude CovETHOS sur l’intégrité scientifique dont vous dévoilez aujourd’hui les conclusions ?

Michel Dubois (1). Il s’agit d’une recherche participative financée par l’Agence nationale de la recherche, qui fait collaborer des sociologues et des « parties prenantes » de l’intégrité scientifique. Elle étudie la façon dont les scientifiques perçoivent l’impact de la crise Covid-19 sur l’intégrité scientifique et l’éthique de la recherche. L’enquête possède un versant qualitatif, à base d’entretiens et de groupes de discussions. Elle possède également un versant quantitatif, avec un questionnaire administré en ligne, entre avril et mai 2022, à un échantillon de plus de 2 100 agents du CNRS. Je tiens d’ailleurs à remercier ces nombreux participants.

L’idée est de saisir la variété des conséquences de la crise sanitaire sur le travail scientifique, mais également sur la familiarité et le respect des règles et des normes de l’intégrité scientifique. Plus généralement, nous prenons appui sur une enquête de 2007 conduite au CNRS par le politiste Daniel Boy pour décrire les grandes évolutions du sens de la responsabilité sociale des scientifiques (2).

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Classé dans Sciences, Société

Le punk, un art de vivre

Cette chronique est parue dans Sciences Humaines (n° 351 – octobre 2022). À lire pour aller plus loin : Penser avec le punk, de Catherine Guesde (PUF, 2022). À corps et à cris. Sociologie des punks français, de Pierig Humeau (CNRS, 2021), et Riot Grrrls. Chronique d’une révolution punk féministe, de Manon Labry (La Découverte, 2016).

« Punk is dead », « le punk est mort », chante le groupe anglais Crass dès 1978. À peine né, ce rock anarchique et antisystème se serait perdu en devenant un produit de consommation courante, récupéré par les majors de l’industrie musicale et les fabricants de goodies – t-shirts à l’effigie des groupes, jeans prédécoupés, mugs… La chaîne de télévision CBS promeut le groupe The Clash, insiste Crass. « Mais pas pour la révolution, juste pour le cash. »

Aux yeux des pionniers et des irréductibles, expliquent la philosophe Catherine Guesde et le sociologue Fabien Hein, le punk incarne une manière de vivre et un ensemble de valeurs. Cette éthique est le plus souvent résumée en un principe élémentaire : « Fais-le toi-même » ou « Do it yourself » (DIY) en anglais. Autrement dit, le punk est fondamentalement une incitation à agir et à créer, à s’exprimer sans demander d’autorisation, et à faire de l’art même quand on n’y connaît rien. C’est monter sur une scène, prendre un instrument ou un micro, et advienne que pourra.

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Quand les ingénieurs se piquent d’éthique

L’innovation pour l’innovation ne fait plus recette. Les ingénieurs se mettent en quête de sens et de valeurs à défendre. Une petite révolution pour un corps traditionnellement attaché à l’idée d’une technique neutre, forcément synonyme de progrès.

Cet article est paru sur Philonomist, plateforme de Philosophie magazine dédiée au monde du travail, aux management, à l’innovation et à l’économie. Rendez-vous sur leur site pour lire la suite !

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Trop d’éthique peut-elle tuer l’éthique ?

Dans le monde du management, les manuels de bonnes pratiques prolifèrent. Un détour par l’histoire des idées permet d’en comprendre les raisons… et pourquoi il serait illusoire de vouloir respecter toutes les prescriptions en même temps.

Cette enquête est parue sur Philonomist, site web de Philosophie magazine consacré au monde du travail, au management et aux nouvelles économies. Rendez-vous en ligne pour lire l’intégralité et découvrir plein d’autres articles passionnants !

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Management : misez sur la sincérité

Selon une idée reçue largement répandue, l’entreprise serait le lieu par excellence de la duplicité. Dans Éthique de la sincérité (Armand Colin, 2020), Elsa Godart, philosophe et psychanalyste, préconise pourtant de miser sur cette « valeur refuge » qu’est la sincérité, surtout dans le management. Cette chronique est parue dans Management (n° 286, juillet – août 2020), à retrouver en kiosque ou en ligne ! À lire également : l’art de manager comme L’homme de cour de Baltasar Gracián.

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Peut-on “améliorer” l’homme ?

Modifier le patrimoine génétique d’une personne pour lutter contre la maladie, voire “corriger des anomalies”, ne relève plus de la science-fiction. Dans un nouvel essai, Où va l’humanité ?, deux chercheurs font le point sur les enjeux bioéthiques.

Sur www.lyoncapitale.fr

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Balbutiant hier, le séquençage de l’ADN est en passe de devenir une opération courante. Toute personne a déjà la possibilité de mieux connaître son patrimoine génétique pour traiter d’éventuelles maladies : l’actrice Angelina Jolie a ainsi décidé de procéder à une mastectomie bilatérale après un test ayant confirmé une prédisposition au cancer du sein. Sa décision – très médiatisée – a dopé le marché des tests génétiques. La pratique se banalise tellement aux États-Unis qu’il est question de procéder à un séquençage systématique à la naissance : tous les bébés seraient soumis à un test qui permettrait de repérer des anomalies et d’élaborer des traitements en conséquence. Quatre projets de recherche ont été lancés sur cinq ans pour analyser les risques et les bénéfices de ces pratiques, parfois jugées eugénistes.

En France, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) doit se prononcer d’ici à l’été prochain. “Nous ne pouvons pas faire comme si ces progrès techniques n’existaient pas, résume Patrick Gaudray, directeur de recherches au CNRS. Mais nous ne devons pas non plus faire n’importe quoi sous prétexte qu’on le peut !”

Nouvelle liberté…

Il est d’ores et déjà possible de “corriger” un ADN jugé défaillant et, plus généralement, d’altérer le patrimoine génétique de quelqu’un. “C’est le principe de la thérapie génique, explique Catherine Bourgain, chargée de recherches à l’Inserm. Mais c’est un exercice complexe (…), pas facile de prévoir si un jour on arrivera à modifier l’ADN des fœtus pour modifier la couleur de leurs yeux. Et puis, faut-il vraiment essayer de le faire ?” Lire la suite

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