Archives de Tag: environnement

« L’urgence environnementale est bien plus pressante aujourd’hui »

Selon Serge Morand, écologue et biologiste de l’évolution, les chercheurs en sciences de l’environnement et en écologie sont plus politisés qu’il y a vingt ou trente ans. Les projets alliant la recherche scientifique à l’action politique et impliquant des communautés locales se multiplient à travers le monde. Cette interview est parue dans Le Journal du CNRS.

 

Récolte de l’orge en France. L’agriculture est au centre de nombreux enjeux : sécurité, biodiversité, rapport de l’homme à la nature… © H. Rigel / Biosphoto / Biosphoto via AFP

 

Vous avez publié en 2016 un ouvrage intitulé La prochaine peste. L’épidémie actuelle était-elle prévisible ?

Serge Morand (1) : L’apparition du virus SARS-CoV-2 était une possibilité parmi d’autres. Personne ne pouvait savoir que nous affronterions cette épidémie en particulier, mais toutes les conditions étaient réunies pour qu’une maladie infectieuse émergente de ce type se propage à grande vitesse sur la planète. La mondialisation s’est accélérée : les transports aériens n’ont jamais été aussi nombreux et fréquents – ils ont augmenté de 1 200 % depuis les années 1970 ! Le tourisme international de masse a explosé, y compris dans des pays comme la Chine. Cette accélération de la mondialisation explique que l’épidémie actuelle soit beaucoup plus répandue que celle du SRAS de 2002 par exemple.

Aujourd’hui, un agent pathogène peu virulent passe relativement inaperçu les premiers temps, et peut donc circuler très largement avant que l’on ne prenne conscience de sa gravité. Ça a été d’autant plus vrai, en l’occurrence, que le SARS-CoV-2 est hautement transmissible. Malheureusement, il me semble qu’un certain déni a prévalu depuis une vingtaine d’années. Nous et nos institutions avons du mal à remettre en cause notre manière d’occuper la planète et de circuler. C’est un peu comme une crise économique : on voit bien que la bulle grossit, grossit… Mais on fait semblant de ne pas le savoir. Lire la suite

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10 questions sur la COP21

On entend parler depuis des mois de cette conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se déroule à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

Cet article est paru dans Version Femina (n° 710, semaine du 9 au 15 novembre 2015).

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Une minute pour comprendre douze concepts indispensables

Le nouveau Monde des sciences est arrivé ! J’ai participé à l’editing de ce numéro :

MDS-17

Au sommaire :
– 1 minute pour comprendre 12 concepts scientifiques indispensables : la réalité quantique, l’espace-temps, la relativité générale…
– Evolution : Et si on repensait le modèle de la selection naturelle de Darwin ?
– En direct des labos : Vous découvrirez les bienfaits insoupçonnés de la vitamine D, et les nouveaux pièges à cancer.
– Monde vivant : Opossums blancs, escargots et dauphins sont à l’honneur !

Et bien d’autres surprises à retrouver en kiosque ou en ligne.

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Flopenhague, comme convenu

Sur www.philomag.com

Ils n’en attendaient pas grand-chose et n’ont pas trouvé de quoi se réjouir. Les philosophes, sociologues ou encore historiens sont peu intervenus dans les médias à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, qui se tenait du 7 au 18 décembre à Copenhague. Au mieux, ils ont souligné l’importance de l’enjeu et les carences du sommet. Dès novembre, le spécialiste de l’histoire du climat Emmanuel Le Roy doutait de la capacité des gouvernements à infléchir l’augmentation des températures. Il se dit inquiet, estimant que des périodes de réchauffement ont certes déjà eu lieu, mais que la régularité et la durée de cette augmentation au XXème siècle sont inédites.

Plus sceptiques encore, les philosophes sensibles aux mouvements écologistes et altermondialistes ont mis en cause la compatibilité du capitalisme et d’une solution au réchauffement climatique. Auteur de Cosmopolitiques (Les empêcheurs de penser en rond – La Découverte, 7 tomes) et plus récemment de Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient (Les empêcheurs de penser en rond – La Découverte, 2009), Isabelle Stenger juge que « on ne peut se fier au capitalisme pour réparer les dégâts dont il est responsable ». Elle fustige au passage la soumission à l’ordre établi et aux contraintes techniques. Pour elle, il faut revaloriser les principes de coopération et de collectivité. Dans un autre genre, l’agronome et philosophe Pierre Rabhi a renchéri lors d’un chat organisé par Libération : « je n’espère rien de sérieux de toutes ces grandes messes internationales, qui resteront impuissantes à changer les choses tant que la finance aura la prépondérance absolue ». L’Américain Michael Hardt met en perspective cette convergence de l’anticapitalisme et de l’écologisme (vidéo). Coauteur avec Toni Negri de Empire et multitude (Exils, 2000), un essai de référence sur l’altermondialisme, il estime que « Copenhague pourrait être le moment initial d’un nouveau cycle de luttes […]  Ce qui n’est pas encore clair, c’est si la résolution du problème climatique sera l’issue vers laquelle convergeront les différents combats, ou si l’écologisme et ces combats auront un autre but commun. »
Enfin, omniprésent pendant toute la durée du sommet, le philosophe Michel Serres ne s’est pas non plus fait d’illusion : « on ne rattrape pas si vite des années d’oubli ». Pour lui, le problème résulte notamment de la disparition de la classe paysanne et de la généralisation de la vie en agglomération. Il appelle en conséquence à reconsidérer l’être au monde de l’humanité, en y incorporant le concept de « Biogée », qu’il appelle ainsi « pour dire en un titre la terre et la vie ». Mais il estime que ce nouveau partenaire n’a pas été invité ni même représenté à la table des négociations de Copenhage. Rien n’a été décidé pour les absents en somme.

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A quand le retour des dirigeables dans le ciel de Paris ?

Au conseil régional d’Ile-de-France, on envisage sérieusement d’imposer des dirigeables pour le transport du fret. L’idée émane du conseiller régional francilien Jean-Marc Brulé, qui a commandé une étude sur cette alternative à l’avion.

Une nouvelle « air » commence. Le conseil général d’Ile-de-France a commandé une étude (1) au cabinet Ernst & Young sur la faisabilité de dirigeables gros-porteurs, qui seraient utilisés pour le fret lourd (pièces destinées à la construction d’un avion par exemple) ou même le transport de voyageurs. Un futur pas si lointain puisque les premiers « démonstrateurs » pourraient apparaître d’ici cinq à dix ans. Lire la suite sur www.newzy.fr

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